Nuits à la belle étoile, rando, vélo... Le Clermont Foot se prépare en dehors des standards, en mode cohésion
Samedi soir à Roanne. Clermont vient d’affronter Annecy (1-1). Les joueurs savent juste qu’ils ne vont pas rentrer chez eux. Le secret est bien gardé. Très peu de personnes sont au courant de ce qui se trame, principalement le coach Sébastien Bichard et le team manager, Raphaël Vaz.
Le bus quitte la Loire et revient vers l’Auvergne. Direction Murat-le-Quaire, dans le massif du Sancy. Il est 23 heures passé quand la troupe arrive au chalet de la Borne. Le débrief est succinct : "Vous avez un quart d’heure pour appeler vos familles, et leur dire que vous ne serez plus joignable pendant deux jours". Évidemment, les portables sont récupérés…
"Créer des liens forts entre nous""Le but est de créer des liens forts entre nous, souligne le coach qui ne renie sur ce terrain-là une certaine proximité avec ce qui peut se faire au rugby. Le but, c’est de faire cohésion à notre échelle foot". Rapidement, les 39 personnes présentes (staff, joueurs, quelques salariés) perçoivent un sac de couchage et un tapis de sol.
La troupe est sous la coupe de la société « Aventures en terre volcanique ». Il est tard et temps de se coucher. La tête dans les étoiles. Dans ces montagnes que peu connaissent - et pas seulement les nouveaux - il est aussi question pour l’entraîneur « de faire découvrir le territoire et de faire corps avec lui. Pour moi, c’est important dans la définition de nos valeurs ».
Derrière cette entreprise, une volonté d’ancrer le "made in Clermont". "Savoir où on est, savoir où on vit, pour coller au mieux aux réalités qui sont les nôtres ici".
Faire la popoteSans téléphone pour une génération née avec, la coupure est forte. Pas de douche non plus pendant deux jours. Et puis, qui dit bivouac dit organisation. Si la nourriture est fournie, il a fallu cuisiner, improviser. Pour le bien du groupe tout entier.
À ce petit jeu des mitrons plus doués que la moyenne, on a cru comprendre que les ex-Palois Saivet et Bassouamina, avec le responsable des gardiens, Éric Gelard, avaient plus que de simples notions. Le meneur de jeu, Henri Saivet, encore relativement discret sur les terrains sur les trois premières sorties, a aussi montré qu’il avait l’étoffe d’un meneur. Ça tombe bien, c’est ce qui lui sera demandé.
Faire corps
Photo Dorian Cypres L’entraîneur Sébastien Bichard, ici face à ses joueurs et devant le gardien Théo Borne, souhaite que « le groupe soit en phase avec le territoire ».
Le lendemain, après cette première nuit à la fraîche, le groupe a rejoint La Bourboule à vélo, découvrant la Haute vallée de la Dordogne, le capucin… D’autres activités étaient prévues dans la foulée du côté du Mont-Dore. Notamment « une très belle randonnée nature pour vivre une cohésion globale » avant une seconde nuit dehors.
La chanson de Bassouamina, la danse de MwimbaSi l’effort était souvent au coin du bois, le Clermont Foot a aussi beaucoup ri. De lui, des autres, notamment à l’heure du dernier barbecue. Histoire de forger un peu plus des liens et « vivre quelque chose de simple qui soit en phase avec les valeurs de la région », assène le coach.
Découvrez les buts du match du Clermont Foot face à Annecy en vidéo
Jeux de rôles et bizutage (obligatoire pour les recrues) ont rythmé cette dernière nuit en altitude. L’ex-Palois Mons Bassouamina n’a pas chanté les Pyrénées mais un tube du rappeur Karis qui a suscité un certain élan collectif. Timide, le défenseur congolais Mwimba n’a pas osé pousser la chansonnette mais a offert une danse africaine qui, devant le feu de camp, a brillé dans bien des yeux de ses nouveaux coéquipiers.
Peut-être mesurera-t-on dans quelques semaines les bienfaits de cette prépa qui, au foot, sort incontestablement des standards traditionnels.
Deux nuits dehors
Photo Dorian Cypres Sans portable, sans douche, avec la nécessité aussi de se faire à manger, les joueurs du Clermont Foot ont dormi deux nuits à la belle étoile, sous de simples tentures et sous les sapins.
Valéry Lefort