Triathlon: les Français ont un compte à régler avec les JO
Les deux reconnaissances annulées dimanche et lundi en raison de la pollution du fleuve ont relancé le doute après les images rassurantes de la maire de Paris et de la ministre des Sports y faisant récemment trempette.
La course va-t-elle être reportée en attendant que la qualité de l'eau s'améliore après les fortes précipitations de vendredi et samedi ou sera-t-elle amputée de sa partie natation?
Lassés d'être systématiquement interrogés sur le sujet, les Français ont toujours affirmé qu'ils n'envisageaient pas une seconde que le triathlon puisse être transformé en duathlon (enchaînement course à pied, vélo, course à pied).
Ce ne serait pas dans leur intérêt puisque les trois sélectionnés tricolores espèrent profiter de leurs qualités dans l'eau pour "éliminer" avant la course à pied les deux épouvantails que sont le Britannique Alex Yee et le Néo-Zélandais Wilde, médaillés d'argent et de bronze à Tokyo en 2021.
"Sans vraiment parler de course d'équipe, on peut s'attendre à une entraide entre Français et tout autre bon nageur-rouleur qui n'a pas trop d'intérêt à ce que les meilleurs coureurs reviennent", explique Coninx.
Le champion du monde 2023 a vu sa préparation olympique perturbée par une double fracture au poignet et au coude droits après une chute à vélo en compétition au mois de mai.
"Je ne pense pas que ça m'ait pénalisé plus que ça", assure le trentenaire, qui a vite repris l'entraînement après son opération. "C'est complètement de l'histoire ancienne".
"Prendre nos responsabilités"
Coninx avait décroché le bronze il y a trois ans au sein du relais mixte, mais la France attend une médaille individuelle depuis l'intégration du triathlon au programme olympique, en 2000 à Sydney.
David Hauss (4e) et Laurent Vidal (5e) s'en étaient approchés à Londres en 2012, avant la désillusion de Vincent Luis (13e) à Tokyo alors qu'il figurait parmi les grands favoris.
A domicile, sur un parcours splendide, en plein coeur de la capitale autour du pont Alexandre III, les Bleus du triple effort ont cette année plusieurs sérieuses cordes à leur arc.
Léo Bergère, champion d'Europe et du monde 2022, est une des valeurs sures du circuit et a lui aussi l'intention de durcir la course.
"Il va falloir prendre nos responsabilités et des risques, sans faire n'importe quoi non plus", annonce l'Isérois de 28 ans. "Je souhaite une course dure du début à la fin, qui fatigue les jambes".
Souvent placé, rarement gagnant, le troisième larron Pierre Le Corre "aborde ces JO avec plein de jus et de décontraction".
"Je n'ai rien à perdre", affirme le Breton de 34 ans. "Je suis dans la meilleure forme de ma vie, tant physiquement que psychologiquement".
L'Australien Matthew Hauser et le Portugais Vasco Vilaca comptent parmi les autres prétendants au podium, alors que le tenant du titre norvégien Kristian Blummenfelt n'est plus aussi compétitif sur le format olympique après s'être essayé, avec succès, sur le triathlon longue distance.
La course féminine doit avoir lieu mercredi, avec trois concurrentes françaises, Cassandre Beaugrand, Léonie Périault et Emma Lombardi, qui peuvent toutes les trois rêver d'une médaille.