"Avoir moins de mecs hors circuit" : Vincent Giacobbi, directeur de la performance à l'ASM Clermont, évoque la prépa au Top 14
Qu’est-ce qui vous a convaincu de rejoindre Clermont ?
Déjà la possibilité de retravailler avec Christophe (Urios), retravailler avec un staff que je connaissais, avec qui j’avais des bases communes. On a évolué chacun de notre côté depuis notre période castraise, mais ça a été super intéressant de les revoir aujourd’hui avec un système qui a évolué. Et puis, ça faisait huit ans que j’étais à Castres et j’avais besoin d’un nouveau challenge. Je suis très content d’avoir pris ce virage en terre auvergnate.
Clermont, pour moi, c’est aussi un gros club que j’affrontais à Twickenham, en quart de finale, quand je travaillais aux Saracens.
Ça représente quoi l’ASM pour vous ?
Pour moi, ça représente beaucoup parce que j’ai un père qui a joué au Stade Clermontois, qui connaissait certaines personnes ici. J’ai vécu à Moulins pendant quelques années, donc je connais un peu la région, même si ma famille n’est pas du tout d’ici. Clermont, pour moi, c’est aussi un gros club que j’affrontais à Twickenham, en quart de finale, quand je travaillais aux Saracens. Donc, je connais bien le club et je pense le connaître aussi avec le travail qui a été fait en amont, sur la dernière année parce que ça fait un moment que je bosse dessus. C’est un club qui a besoin de retrouver ce qu’on a vu sur le terrain aujourd’hui, c’est-à-dire du rythme, de l’intensité, de l’engagement, des mecs qui ne lâchent rien sur la durée.
"Mettre en place un contenu adapté à chaque joueur"En quoi consiste votre rôle ?
Mon boulot, c’est d’associer les secteurs du sportif, de la prépa et du médical, faire en sorte que le contenu soit validé tous les jours. Ç’a déjà été très bien fait l’année dernière avec beaucoup de choses qui ont été amorcées. Là, on reprend les mecs en précision pour préparer la réception de Pau, déjà. Il n’y a pas plus de boulot qu’ailleurs, il faut juste mettre le “la” très vite, comme on a pu le faire aujourd’hui d’un point de vue intensité, rythme et puis après, derrière, mettre en place un contenu adapté à chaque joueur.
Vous avez déjà ciblé des détails à modifier ?
Oui, c’est la capacité d’un joueur de pouvoir tolérer chaque semaine. Ils ont tous été recrutés pour une raison et il faut leur permettre de pouvoir être disponible. Et ça, c’est un gros boulot. C’est notre première fonction aujourd’hui au club, d’avoir des joueurs disponibles qui puissent vraiment baigner dans le système de Christophe le plus possible. Et que les coachs aient tout simplement la possibilité de pouvoir se gratter la tête sur les effectifs.
"Avoir moins de mecs hors circuit"
Comment on prépare un effectif à un championnat comme le Top 14, en plus de la Coupe d’Europe ?
Ça demande un haut niveau de performance pendant 11 mois. C’est notre boulot d’onduler les charges et d’être à l’écoute du joueur et de tous les outils à disposition pour faire en sorte qu’un contenu soit adéquat. On n’est pas là pour être à 150 % une fois et à 50 % ou même blessé sur d’autres. C’est ça qu’il faut amener aujourd’hui au club, d’avoir moins de mecs hors circuit.
La priorité, c’est de donner aux joueurs un travail qu’ils n’ont pas forcément eu par le passé, c’est-à-dire un travail musculaire, notamment sur les membres inférieurs.
Quelle est votre priorité sur ces premiers jours ?
La priorité, c’est déjà de faire un gros filtre des joueurs et leur donner un travail qu’ils n’ont pas forcément eu par le passé, c’est-à-dire un travail musculaire, notamment sur les membres inférieurs. C’est important parce qu’on est capable de mettre des watts dans les accélérations à partir du moment où on a de la force sur les jambes, où on est puissant.
En termes de préparation physique, tous les joueurs sont arrivés dans de bonnes prédispositions ?
Ce n’est jamais homogène parce qu’on a un sport où ça ne peut pas l’être en raison des postes spécifiques. C’est le niveau d’engagement qui doit être homogène et ça, on l’a. Alors, on va déjà faire le filtre de tous les joueurs sur les deux premiers jours et surtout voir après trois semaines très intenses où ils en sont. J’ai l’impression qu’on est quand même assez dense derrière mais je ne peux pas trop comparer avec l’année dernière. Tout le monde s’est mis au boulot en tout cas. Il y a peu de mecs qui ne se sont pas entraînés avant donc c’est plutôt une bonne nouvelle.
L'avis de Christophe Urios "Vincent, je le connais depuis longtemps, on a travaillé ensemble. C’était important qu’il vienne chez nous pour apporter son expertise. On avait besoin de se renforcer sur la préparation. J’aurais voulu le faire venir l’année dernière mais il était encore sous contrat à Castres. Comme je ne voulais pas quelqu’un d’autre, j’ai attendu un an."
Frédéric Verna