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Июль
2024

Atman Toubani, l’entraîneur de Chamalières, a vécu au plus près la préparation des Bleues pour les Jeux de Paris

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Lui aussi a fait du rab. Après la saison en club avec le VBC Chamalières, Atman Toubani a troqué le rouge et le noir pour le bleu-blanc-rouge de l’équipe de France féminine de volley-ball. L’Auvergnat a vécu la préparation des Bleues pour les Jeux de Paris 2024. Une expérience enrichissante avec des pistes à exploiter dans son travail en club.

Que retirez-vous du temps passé au plus près de l’équipe de France ?

"Je ne suis jamais rentré dans un gymnase pour voir un entraîneur travailler. Je l’ai fait parce que c’est Emile Rousseaux, le sélectionneur de l'équipe de France. J’avais envie de voir comment il travaillait. Je lui ai dit que je n’aime pas me faire polluer l’esprit par les autres, mais j’ai bien aimé avec lui.

Il a une philosophie différente de beaucoup de coachs. Il y a des similitudes avec ce que j’essaye de mettre en place. Ses séances sont ludiques, très ouvertes, avec des exercices qui sortent de la norme et il travaille beaucoup avec la vidéo et les stats. Moi, je ne bosse pas assez sur ces deux points pour être plus performant sur du court terme. Il m’a ouvert les portes, il s’est livré. C’était très intéressant. J’ai beaucoup appris sur les stats et la façon de les utiliser notamment".

Que faut-il regarder alors ?

Il a ses propres stats qui correspondent à sa philosophie d’entraîneur, alors que moi je m’appuie sur des stats classiques qui ne correspondent pas forcément à ma façon de travailler. Mes séances sont axées sur l’attaque et le lien doit être plus étroit. Emile Rousseaux (notre photo) est énormément sur l’efficacité brute, il englobe l’ensemble. Aux JO, il va coacher de cette façon. Il est très pragmatique et inventif".

Vous pensez le transposer en club ?

"On arrive déjà à faire de bonnes choses. Il y en a d’autres à améliorer, si on peut mettre en face des chiffres parlants. Cela donne aussi des arguments face au groupe, pourquoi telle joueuse, pourquoi tel style. Il faut plus de données et de montages. Stats et vidéo, on a encore une bonne marge de progression".

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En tant qu’entraîneur de Chamalières, la non-sélection de Sabine Haewegene vous a fait un pincement au cœur ?

"Cela se comprend par rapport à ce qu’elle a fait en match en équipe de France, alors qu’elle sort de deux saisons fantastiques avec nous et qu’elle nous a portés. Aux entraînements, elle a réussi à le faire, mais elle ne l’a pas reproduit lors des matchs.

Chamalières est quand même représenté. Dans les douze pour les JO, il y a Halimatou Bah et Iman Ndiaye qui est un pari gagnant. On l’a fait signer, on l’a exposée et cela lui a ouvert des portes. Elle a été sélectionnée et elle a bien saisi sa chance. Pour Juliette Gelin, c’est mérité. Elle réalise un parcours parfait. Il y avait Eva Elouga et pour Emile, le moment le plus dur a été d’écarter des joueuses.

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Mahé Mauriat était très proche, Fatoumata Fanguedou a intégré le groupe pour la VNL et c’est positif. On peut être fier d’avoir sept joueuses de Chamalières ou passées par le club dans le groupe élargi de 18 et trois dans les 12 pour les JO, dont deux étaient encore chez nous cette saison. Pour un club qui est jeune en Ligue A Féminine, c’est une bonne statistique".

Les Bleues ont hérité du pire groupe avec la Serbie, la Chine et les États-Unis. Que peuvent-elles viser aux JO ?

"Si elles sont dans une démarche individuelle, cela ne marchera pas. Si elles sont dans le même état d’esprit que face à la République dominicaine, elles peuvent surprendre et être cette équipe qui termine meilleur troisième. Si la porte s’ouvre, il faudra qu’elles soient prêtes, qu’elles soient bonnes ensemble avec de la liaison. Sinon, cela ne passera pas".

Jean-François Nunez