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Июль
2024

Virgile Sicard, un maître du kung-fu, dans l'Allier : "Je veux offrir un peu d’audience à la discipline"

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L'homme est réservé, humble. C’est avec une certaine retenue que Virgile Sicard a pris contact avec la mairie de Vallon-en-Sully pour annoncer son dernier titre dans les arts énergétiques, combats et techniques externes et internes et martiaux chinois. Au cas où cela pourrait intéresser quelqu’un.

N’ayant vu aucun article dans la presse à son propos, c’est son père Stéphane, qui tient la guinguette de l’Allée des Soupirs, et le maire de Vallon, Mohammed Kemih, qui lui ont dit qu’il fallait quand même un peu communiquer.

Car Virgile Sicard, qui s’est installé il y a une vingtaine d’années avec ses parents à Vallon-en-Sully, n’en est pas à son premier trophée dans les trois disciplines que sont le kung-fu, le taido et le karaté kyokushin.

 

Virgile en plein combat.  

Déjà sept fois champion national, il cumule trois titres de champion d’Europe et cinq titres de champion du monde. Sans oublier quatre ceintures noires, un quatrième dan de kung-fu, un deuxième dan de taido et un premier dan de karaté kyokushin !

L’histoire de Virgile Sicard est passionnante. Aujourd’hui âgé de 30 ans, le Vallonnais n’était pas prédestiné à devenir un phénomène des arts martiaux, si ce n’est sa passion, dès l’âge de 8 ans. Solitaire, il fait du rugby, mais papa, déjà dans les arts martiaux, ceinture noire septième dan et maître mondial, le pousse un peu. « Le rugby ce n’était pas pour lui », assure Stéphane.

Un voyage, une révélation

Alors, Virgile commence à s’intéresser aux arts martiaux et décide de partir en Chine. Un voyage qu’il considère comme une révélation. « Les temples dans les montagnes, ces toitures courbées, l’encens qui s’élève devant les bouddhas dorés, les moines qui récitent les sutras dans un calme profond, tout en pratiquant les arts martiaux avec une énorme puissance, l’alimentation, basée sur les vertus de ce qui compose les plats plutôt que le plaisir de la bouche. Tout cela m’a parlé ».

Et donc l’aventure a commencé. Formé à l’école chinoise, à quelques encablures de l’épicentre de la culture mondiale qu’est le monastère Shaolin, il en est sorti diplômé du grade d’instructeur, rare pour un non Chinois. Devenu au fil des années une figure incontournable du kung-fu, Virgile préfère l’ombre à la lumière et ne s’inscrit en compétition que « pour inciter d’autres personnes qui ont mon âge à continuer de pratiquer, pour offrir un peu d’audience à la discipline, aussi », glisse-t-il dans un sourire.

Virgile avec son père Stéphane.

« Je veux continuer de faire ce que j’aime et progresser. Dans le même temps, j’ai la volonté et je fais les efforts nécessaires pour former un équilibre. Il faut refouler la peur de l’échec et tenter d’aller au bout de ses rêves, même si cela semble inimaginable au début. J’ai réussi grâce à la confiance que mes parents m’ont accordée et aux valeurs qu’ils m’ont apprises. Mais il ne faut pas oublier le travail et la rigueur ».

Méconnus en France, les arts martiaux qu’il pratique sont pourtant les pères de tous les arts martiaux. L’original, pratiqué par les moines depuis plus de 1.500 ans. Nés comme une discipline visant à consolider la santé et l’esprit, ils ont acquis leurs lettres de combat quand les moines, en pleine forme physique, ont été appelés au VIIe siècle par la dynastie Tang pour défendre l’Empire des invasions mongoles. Avec succès.

A Macao, Hong Kong et Singapour.

Virgile lui les considère comme une « gymnastique mentale et physique, une hygiène de vie ». Des arts martiaux qu’il « pratique tous les jours ». Avec bonheur, image de la reconnaissance de ses pairs.

Séduit par cette vie monacale, au milieu de la nature, en harmonie avec le corps et l’esprit, le jeune homme multiplie les allers-retours entre Paris et Shenzhen, l’une des métropoles les plus riches de Chine. À ses frais pour suivre les préceptes, avant trois compétitions importantes, à Macao, Hong Kong et Singapour.

En dehors de quelques rares séjours en France, Virgile passe la majeure partie de son temps en Chine où il apprécie la bienveillance de la culture asiatique. « On prend soin les uns des autres, on est très unis ». Et se projette toujours vers l’avenir.

« Le chemin est long avant de devenir un grand maître, dit-il. J’approche les 31 ans et je pense repartir avec d’autres objectifs. La compétition n’est pas une finalité en soi, elle laisse trop de traces sur les corps. La vie mérite que l’on s’y intéresse et vivre de nouvelles aventures, c’est dans mes gènes. Un peu comme papa ».