ru24.pro
World News
Июль
2024

TRUBUNE CAMES, énième scandale au CTS Sciences juridiques et politiques

0
Pour une présentation simple et comprendre ce que le Cames détruit :

Le Comité Technique Spécialisé (CTS) est chargé d’évaluer les travaux des enseignants qui souhaitent passer d’un grade à un autre : de maitre-assistant à maitre-conférence, de maitre de conférence à professeur titulaire. Ce comité qui se réunit chaque année ,est composé d’enseignants de tous les grades, désignés par leur pays respectif.

Ces représentants sont chargés de faire des rapports sur les dossiers qui leur sont confiés, étant entendu, que nul ne peut être rapporteur d’un dossier provenant d’une université de son pays.

Sur la base de ces rapports, l’enseignant est promu ou non. C’est le schéma classique, qui a permis à beaucoup d’entre nous de faire toute notre carrière universitaire.

Mais, le Cames a, depuis peu, initié une réforme que l’on prétend moderne, avec notamment, des réunions de CTS en ligne… un concours d’agrégation sous le même format, de nouvelles grilles d’évaluation …

C’est à partir de là que le cafouillage a commencé, avec de nombreuses défaillances dans cette nouvelle manière de procéder, sur laquelle je me suis permis d’alerter en 2023.

Mais comme le Cames a l’ouïe peu fine, il est impérieux, encore une fois, de sonner l’alerte, d’autant plus que ce qui vient d’arriver, est encore pire.

Le CAMES à travers le CCG (Comite consultatif général) vient de toucher le fond de l’aberration: après délibérations sur la base des rapports, plusieurs candidats ont vu leurs dossiers rejetés, faute de pertinence scientifique.

Le CCG qui ne renferme aucun juriste en son sein, a une autre lecture de la grille d’évaluation et a fait reprendre les délibérations.

Évidemment, le CTS a maintenu ses décisions antérieures, c’est-à-dire que les dossiers soumis ne pouvaient etre agrées en l’état.

C’est dans ce contexte que le CCG, se substituant au CTS, a inscrit d’autorité, bon nombre de ceux qui avaient été ajournés. En d’autres termes, le CCG a statué à la place du CTS.

Résultat: Trois membres au moins du CTS, ont déposé leur démission, en considérant que leur présence n’avait plus de sens au sein de cette structure d’évaluation, devenue bien inutile.

Je reprends mes conclusions d’il y a 2 ans: il faut auditer le CAMES techniquement et financièrement. Et si cette dernière forfaiture passe, faute de pouvoir dissoudre le CTS sciences juridiques et politiques, il faudra alors envisager un autre mode d’évaluation de nos enseignants, à l’instar de nos amis béninois.

J’adjure les nouvelles autorités à regarder de près ce qui se passe au CAMES: il y va de notre crédibilité, scientifique qu’on est en train de sacrifier sous l’autel d’une certaine « diplomatie scientifique », consistant à admettre des candidats qui ne le méritent pas, tout juste pour un prétendu équilibre géo-politico- académique. Ne laissons pas mourir le CAMES, par la faute de faux dévots.


Professeur Isaac Yankhoba Ndiaye
Ancien vice-président du Conseil constitutionnel du Sénégal




Sud Quotidien