Les fusillés ne sont pas oubliés
En cette année 2024, la petite région frontalière Auvergne Limousin se rappelle les événements tragiques de juillet 1944 voilà 80 ans.
Comme à Lastic (Puy-de-Dôme), le 15 juillet, une cérémonie a été organisée par Franck Rebuzzi, le maire de Feyt autour de la stèle édifiée sur sa commune à Veyrières, en mémoire de trois hommes fusillés ensemble par les Allemands en ce lieu, le 15 juillet 1944.
Elie Cantin, 56 ans, instituteur et secrétaire de mairie à Saint-Rémy est arrêté sur dénonciation, interrogé et torturé. Frédéric Foerster, tchécoslovaque, 21 ans, rejoint le maquis en Creuse ; il est arrêté le 14 juillet 1944 par la colonne Jesser lors de l’embuscade de Clairvaux. Henri Espagnol, 23 ans, rejoint la Résistance en 1944. On ne sait pas où il est arrêté ni dans quelles circonstances il est grièvement blessé. Ils sont tous les trois rapatriés en gare de Merlines pour être dirigés vers Bourg-Lastic où les attend une fin tragique. Entre 21 heures et 22 heures, ils sont exécutés ensemble à Veyrières. Pourquoi là ? L’Histoire n’a pas livré tous ses secrets.
Morts pour la FranceLes trois cadavres sont découverts le 16 juillet. Après avoir constaté les décès, le Docteur Auguste Gruas, maire de Feyt et médecin à Eygurande, les fait transporter à la mairie d’Eygurande pour identifier les blessures. Le corps d’Elie Cantin, reconnu par Hortense Gaillot institutrice à Veyrières, est restitué à sa famille le 17 juillet après avoir prévenu la Mairie de Saint-Rémy. Frédéric Foerster et Henri Espagnol sont inhumés le 18 juillet comme inconnus, au cimetière d’Eygurande. Le premier est identifié en octobre. Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Alpinien son pays natal. Le second est identifié en mai 1946. Sa dépouille n’ayant pas été réclamée, il est exhumé le 13 octobre 1958 sur décision du ministère des Anciens combattants à la nécropole de Chasseneuil-sur Bonnieure (16), de même que celle de Frédéric foerster. Ils ont été reconnus Morts pour la France.