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Июль
2024

Contre la coqueluche, "l’efficacité du vaccin s’épuise avec le temps", explique l'agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine

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La Nouvelle-Aquitaine, au même titre que la France et l'Europe, n'est pas épargnée par la recrudescence de la coqueluche en cette année 2024.

Si l'agence régionale de santé (ARS) ne souhaite pas communiquer sur les décès qui ont eu lieu localement, il y a, d'après nos informations, au moins deux nourrissons victimes de cette épidémie sur les 13 décédés au niveau national, recensés par Santé publique France fin juin : l'un au CHU de Poitiers, l'autre à l'hôpital de la mère et de l'enfant, à Limoges.

Sylvie Quelet, conseillère médicale à l'ARS, détaille les caractéristiques de cette épidémie inhabituelle.

Une ampleur inhabituelle difficile à mesurer

En dépit d’une hausse des actes de SOS Médecins (119 rien que pour la première quinzaine de juin dans les six antennes régionales de l'association), du nombre de passages aux urgences et des tests PCR positifs réalisés en laboratoires, « nous ne pouvons pas avoir une vision exhaustive, car la coqueluche n’est plus une maladie à déclaration obligatoire » depuis 1986, ayant quasiment disparu grâce à la vaccination.

Seuls les cas groupés (à partir de deux cas dans la famille ou en collectivité) sont recensés : alors qu’aucun cluster n’a été déclaré en 2023, il y a eu 51 sur les six premiers mois de 2024 en Nouvelle-Aquitaine.

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Une recrudescence tardive

« La coqueluche est due à la bactérie Bordetella pertussis, qui évolue naturellement par cycle de trois à cinq ans. Après le dernier pic en 2017-2018, on s’attendait à un retour en 2021-2022, mais du fait des mesures barrières durant la Covid, la circulation de la bactérie a été bloquée. »

Elle se propage massivement cette année aussi bien en Nouvelle-Aquitaine qu’en France et en Europe.

Une couverture vaccinale insuffisante

La recrudescence peut aussi s’expliquer par une couverture vaccinale insuffisante. « Le vaccin est efficace entre 85 et 100 %, mais l’efficacité s’épuise avec le temps : elle l’est beaucoup moins à cinq ans et plus du tout au bout de dix ans. » D’où la nécessité de rappels et de précautions à prendre autour d’un nourrisson.

« Depuis 2022, la vaccination est recommandée chez la femme enceinte au cours du deuxième ou troisième trimestre de grossesse, mais cette mesure n’est pas assez mise en œuvre. Et si ce n’est pas le cas, l’entourage doit être à jour. »

Autre fait parfois méconnu : il est possible de contracter plusieurs fois la maladie.

La vaccination contre la coqueluche en pratique

Depuis le 1er janvier 2018, elle est obligatoire chez tous les nourrissons à partir de 2 mois, puis à 4 mois et à 11 mois.Après cette primovaccination en trois doses, les rappels suivants ont lieu à 6 ans, puis entre 11 et 13 ans.Chez l'adulte, un rappel est préconisé à 25 ans. S'il n'a pas été effectué, il peut être fait n’importe quand entre 26 et 39 ans.Depuis avril 2022, la vaccination contre la coqueluche est recommandée chez la femme enceinte, au cours de chacune de ses grossesses, en privilégiant la période entre le 5ème et le 8ème mois de grossesse. « Il s’agit en effet de se faire vacciner suffisamment tard au cours de la grossesse pour que le fœtus ait une grande quantité d’anticorps au moment de la naissance, mais pas trop tard pour que la femme enceinte ait le temps de produire les anticorps avant l’accouchement. »Elle doit aussi être envisagée pour les personnes non vaccinées au cours des dix dernières années, en particulier pour les membres de l’entourage familial (frères et sœurs, conjoint, grands-parents, baby-sitters…) d’une femme enceinte, si celle-ci ne s’est pas fait vacciner pendant la grossesse ou si elle s’est fait vacciner moins d’un mois avant l’accouchement.Sources : site de Vaccination Info Service

Hélène Pommier