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Июль
2024

Tentative d’assassinat contre Trump : le fusil d'assaut AR-15 dans le collimateur de Joe Biden

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Le débat sur les armes à feu aux Etats-Unis revient sur le tapis, à l’occasion d’un meeting du président américain Joe Biden. Mardi 16 juillet, le chef d’Etat sortant et candidat démocrate pour l’élection présidentielle de novembre organisait à Las Vegas son premier rassemblement politique depuis la tentative d’assassinat contre son rival républicain, Donald Trump.

Quatre jours plus tôt, le samedi 13 juillet, l’ex-président américain était blessé à l’oreille droite par des tirs lors d’un meeting du Parti républicain en Pennsylvanie. Une fusillade qui a fait un mort et deux blessés. Si Joe Biden s’est dit hier "soulagé" que son rival républicain aille bien, il a également appelé à faire baisser la température dans une Amérique à cran. Notamment, en proposant d’interdire le type d’arme utilisé par le tireur ayant visé Donald Trump : le fusil automatique AR-15.

Une arme de guerre omniprésente

Dans sa prise de parole, le président américain de 81 ans a ainsi interpellé ses sympathisants : "Aidez-moi à débarrasser les rues de l’Amérique de ces armes de guerre. Un AR-15 a été utilisé dans les tirs contre Donald Trump… Il est temps de les supprimer", a lancé Joe Biden mardi. Cet appel fait écho aux nombreuses critiques émises à l’encontre de ce modèle d’arme automatique. Que ce soit à Sandy Hook en 2012, Las Vegas en 2017, Parkland en 2018 ou Uvalde en 2022, ce fusil d’assaut léger usant de chargeurs de munitions à grande capacité est omniprésent dans les fusillades meurtrières de ces dernières années aux Etats-Unis.

Et pour cause : l’AR-15 est "le fusil le plus vendu aux États-Unis, selon les chiffres de l’industrie. […] Environ un Américain sur 20 en possède une", soulignait récemment le quotidien américain Washington Post dans une enquête publiée fin mars sur ce modèle d’arme à feu. Depuis sa création dans les années 1950 par l’entreprise américaine ArmaLite, le Washington Post précise que "presque tous les grands fabricants d’armes produisent désormais leur propre version de l’arme, qui domine les murs et les sites web des marchands d’armes". Sur la base des chiffres de cette industrie, le média américain estime "qu’il y a environ 20 millions d’AR-15 en circulation".

L’enquête s’attarde sur le profil et les raisons qui poussent les acheteurs à s’équiper de cette arme de guerre. Résultats : parmi les 400 possesseurs d’AR-15 interrogés, la grande majorité sont des hommes (81 %), blancs (74 %), âgés de 40 à 65 ans (71 %) et habitant en grande ville ou banlieue résidentielle (72 %). Surtout, ceux-ci expliquent les raisons qui les ont poussés à s’armer de ce fusil automatique. Pour un tiers d’entre eux, cela répond à un besoin "d’autodéfense" pour "protéger leur domicile", leur famille ou eux-mêmes, tandis que 30 % évoquent le tir en compétition ou un usage récréationnel.

Un débat plus large sur l’accès aux armes

Pour 12 % d’entre eux, la raison est toutefois beaucoup plus simple : "Parce que je le peux". Ainsi, une partie des acheteurs d’AR-15 souhaitent user de leur droit à détenir une arme aux Etats-Unis, garanti par le deuxième amendement de la Constitution américaine. Dès lors, l’appel du président américain Joe Biden à interdire l’AR-15 vient replacer dans le débat l’une des thématiques majeures du Parti démocrate : le renforcement du contrôle de la vente d’armes à feu pour réduire la violence aux Etats-Unis.

Selon l’ONG américaine Gun Violence Archive, plus de 40 000 personnes sont décédées par balle aux Etats-Unis en 2022, dont plus de la moitié par suicide. Fin juin, le médecin-chef américain Vivek Murthy, chargé par le président démocrate de la prévention sur les questions de santé publique, soulignait que la violence des armes à feu était une "crise de santé publique" qui menaçait "la santé et le bien-être" des Américains.

Et le problème a dépassé les frontières américaines : en parallèle de la déclaration de Joe Biden mardi, le président du Mexique, Andrés Manuel Lopez Obrador, a lancé un appel à Donald Trump et son rival démocrate à réguler ces ventes d’armes, affirmant que les trois-quarts des 50 000 armes saisies sous son mandat depuis six ans provenaient de l’Etat américain du Texas.

Le chef d’Etat mexicain estime ainsi que "si les deux candidats signaient un compromis pour réguler les ventes d’armes, ce serait un acte bien vu par les Américains". Un espoir qui semble pour le moment irréaliste, alors que les élus Républicains s’opposent quasi systématiquement aux restrictions sur les armes à feu.