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Июль
2024

"J'ai cru à une fake news" : les représentants des TPE et PME disent "avoir peur" du projet de Smic à 1.600 euros

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Jean-Guilhem Darré, délégué général du syndicat des indépendants et des très petites entreprises - 25.000 adhérents au compteur, essentiellement des commerçants et des artisans - se souvient de l'émotion ressentie quand il a entendu parler pour la première fois d'un Smic à 1.600 euros. « Ma première réaction, ce fut la peur. Peur de ne pas être en capacité de continuer à exercer l'activité. Puis, on prend un peu de recul. Est-ce qu'il faut que je licencie ? Est-ce qu'il faut que je renonce au recrutement qui était prévu ? Est-ce qu'il faut que j'augmente mes prix ? Comment vais-je m’en sortir ? »

Jean-Guilhem Darré souligne que cette mesure toucherait particulièrement les TPE, où un tiers des salariés sont au SMIC : « C'est quelque chose qui va particulièrement impacter nos entreprises. [...]  » Pour lui, la question n'est pas de savoir si les salariés méritent une augmentation, mais à quel prix... "Le problème en France, c’est que si on augmente un salarié au SMIC de 100 euros, pour le chef d'entreprise, ça lui coute 250 et le salarié en touche 35 : il y a quand même un problème, et c'est ce problème-là qu'on dénonce, en fait. »

Le représentant du syndicat appelle du coup à la mobilisation «  des chefs d'entreprises, des organisations, des formations politiques qui seraient en capacité de s'opposer. »

Eric Chevee, vice-président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), partage ce rejet d'un Smic à 1.600 euros. « J’ai pensé que c’était un fake quand j’ai entendu ça. » Pour lui, cette augmentation toucherait des millions de salariés et de nombreux secteurs économiques : « Vous avez des dizaines de différentes entreprises, qui sont sur les modèles économiques à base du SMIC. » Eric Chevee prévoit des réactions variées parmi les adhérents : « 10 % de nos adhérents disent : j’ai les marges pour [...] 20 à 30 % : Je vais licencier. Plus de 50 % augmenteraient les prix. »

Face à ces inquiétudes, Jean-Luc Mélenchon, fondateur de la France Insoumise, défend son projet avec vigueur. Pour lui, l’augmentation des salaires dynamiserait l'économie en produisant «  un bénéfice de relance de l'activité : ceux qui ont le moins dépensent le plus. » Cette mesure, assure-t-il, entraînera aussi une réévaluation positive de la demande : « Les petits patrons auront un sursaut de leur carnet de commande. » Et de proposer enfin une redistribution des aides aux entreprises : « Il y aura une nouvelle répartition de l'aide aux entreprises en appelant les grandes entreprises à contribuer au même niveau que les petites entreprises. » Le leader insoumis se réfère à l'histoire pour tenter de convaincre. « En 1968, nous avons augmenté en une nuit le SMIC de 35 % et la France est toujours là ! Les Espagnols au cours des deux années précédentes ont augmenté de 30 % le SMIC et ils ont créé 840.000 emplois. »

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Nicolas Faucon