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Июль
2024

Course-poursuite et fusillade sur l'A75 dans le Puy-de-Dôme : "Si j’avais voulu tuer, j’aurais mis de la chevrotine"

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Une scène digne d’un film de gangster. Le 10 septembre 2019, un automobiliste circulant sur l’A75 en direction de Clermont-Ferrand, appelle les gendarmes à 18 h 25. Il affirme être victime d’une fusillade. En effet, la scène est filmée par les caméras de vidéosurveillance de l’autoroute. À cette heure de grand trafic, on y voit une Audi, avec deux hommes à bord, zigzaguant au milieu des voitures, avant que le passager tire sur le véhicule du requérant avec un fusil de chasse.

"Les Lopez du 63"

Le pare-brise arrière explose et l’un des rétroviseurs est endommagé. "Il a simplement eu une égratignure à la tempe, c’est un véritable miraculé de la route", constate le président Charles Goulhiers. "Je me suis pas levé le matin en me disant, tiens, je vais aller tirer sur l’autoroute. À cette heure-ci, y’avait des gens, y’avait des enfants, je voulais pas tirer sur n’importe qui, je voulais juste tirer sur sa voiture", admet le tireur.Un peu plus tôt, à 18 h 12, le requérant a quitté l’A75 à hauteur de Coudes, pour se rendre chez le tireur. À 18 h 27, après la fusillade, l’automobiliste se trouve sur l’autoroute à hauteur de Saint-Amant-Tallende. Au téléphone, les gendarmes lui conseillent d’aller se présenter au commissariat, mais le Clermontois annonce qu’il préfère rentrer chez lui, dans les quartiers nord, car il craint que le tireur s’en prenne à sa famille.Au cours de la nuit, vers 1 h 30, une voisine du tireur, à Coudes, appelle à son tour les militaires car elle indique qu’on aurait tiré dans ses volets.Auparavant, elle avait reçu des messages intimidant de la part de personnes se présentant comme "les Lopez du 63". En cause, un litige autour de l’achat de chatons…

En fait, cette affaire nourrit plusieurs rancœurs, notamment une dette en lien avec les stupéfiants. Lors des deuxièmes faits, dans la nuit, à bord d’une autre voiture, les deux premiers mis en cause se sont rendus chez la voisine pour tirer dans les volets."J’ai tiré dans le volet, on s’est barrés, point. Si j’avais voulu tuer, j’aurais mis de la chevrotine alors que j’ai mis que du petit plomb. Je voulais que ça s’arrête, qu’ils comprennent. C’est tellement vague, j’étais sec. On aurait dû en rester là, c’était la connerie de trop", poursuit le tireur.Le conducteur et le tireur de l’Audi seront mis en examen. De même que le conducteur du véhicule qui a subi les tirs d’arme à feu. Car ce dernier, qui fournissait la drogue, aurait tenté d’extorquer et menacer la voisine des autres prévenus." Ils assument leurs responsabilités", plaide pour ces derniers Me Naïma Hizzir.Conducteur du véhicule poursuivi, absent à l’audience, Hichame Jmili est condamné à quatre ans de prison. Un mandat d’arrêt est décerné à son encontre. Le tireur écope de dix-mois de prison et le conducteur de l’Audi de huit mois. 

 

Julien Moreau