Stups, armes de poing et argent : deux dealers de Clermont-Ferrand condamnés à trois ans de prison
Dans le quartier Saint-Jacques, à Clermont-Ferrand, l’histoire semble devoir se répéter à l’infini… Le 14 mai dernier, après une minutieuse surveillance, les policiers décident de fouiller les parties communes de plusieurs bâtiments de la rue Alexandre-Ribot, plaque tournante du trafic de drogues dans le secteur.
C’est finalement vers un logement, au troisième étage de l’une de ces résidences, que les conduit le chien spécialisé dans la détection de stups. Une forte odeur de cannabis émane de l’appartement en question. Après avoir frappé à la porte, sans obtenir de réponse, les policiers pénètrent de force dans les lieux.
Ils y découvrent deux hommes, Adel Chekaoui, 23 ans, locataire officiel, et l’un de ses amis, Sarwar Kouhi, 25 ans, ainsi qu’une importante quantité de stupéfiants : 2,3 kg de résine de cannabis, 270 g d’herbe et 246 g de cocaïne, conditionnées en sachets ou en capsules prêts à la vente. Et ce n’est pas tout. La perquisition leur permet aussi de mettre la main sur deux pistolets automatiques, un revolver, leurs munitions, ainsi que 3.610 euros en liquide.
L'avocate de la défenseestime que l'opération de police est "illégale"Jugés ce mercredi 3 juillet devant le tribunal correctionnel, dans le cadre d’une comparution à délai différé, les deux prévenus (le plus jeune est en détention provisoire depuis le 16 mai, tandis que son ami comparaissait libre) ont, comme ils l’avaient déjà fait en garde à vue, choisi de garder le silence, sur les conseils de leur avocate, Me Clémence Marcelot.
Cette dernière, comme elle l’avait déjà fait dans des dossiers similaires, a estimé, avant que le tribunal n’étudie le fond du dossier, que "c’est toute la procédure qui doit être annulée, l’intrusion des policiers dans l’appartement s’étant faite hors de tout cadre légal".
La procureure de la République, Gaëlle Bonaldi, a requis cinq ans de prison à l’encontre d’Adel Chekaoui et quatre ans, ainsi que la révocation d’une peine d’un an avec sursis probatoire prononcée en avril 2023, pour Sarwar Kouhi, avec mandat de dépôt. Des réquisitions "pour l’exemple", jugées "démesurées et disproportionnées" par Me Marcelot.
Le tribunal a estimé que l’opération de police s’était bien déroulée dans le respect des procédures. Il a condamné le plus jeune des deux prévenus à trois ans de prison, avec maintien en détention, et son complice, à deux ans ferme, y ajoutant la révocation de la peine de sursis d’avril 2023. Il a été interpellé par la police et menotté dans la salle d’audience, puis aussitôt conduit en détention.
Christian Lefèvre