"Un vrai combat" : des militaires du 126e RI de Brive ont couru sur 175 km pour une bonne cause
"On l’a fait en équipe !" C’est ce que retient le capitaine Karim (*) de l’Ultra Marin, un trail de 175 kilomètres qu’il a réalisé avec trois autres camarades du 126e Régiment d’Infanterie de Brive, les lieutenants Pierre-Étienne, Théophane et Hubert, vendredi 28 et samedi 29 juin 2024.
Le quatuor s’est lancé le défi de réussir cette course parmi les plus difficiles de France : 175 kilomètres et plus de dix-sept heures de course. Pour les quatre militaires, il s’agissait d’une première, jamais ils n’avaient parcouru autant de kilomètres. « C’était l’incertitude la plus totale, le seul objectif au début, c’était de terminer la course », confie le lieutenant Pierre-Étienne.
Un hommage à tous les blessésInvités par le 3e Régiment d’Infanterie de Vannes, les Bisons voulaient rendre hommage à tous leurs blessés. "On l’a fait pour la bonne cause, et le faire ensemble était une raison supplémentaire de s’engager", explique le lieutenant Théophane.
"Le collectif est la clé de la réussite", estiment les quatre hommes. Le jour de la course, ils n’étaient pas seuls, d’autres camarades du régiment les ont accompagnés. Au total, ils étaient une dizaine à faire le déplacement dans le golfe du Morbihan. Comme le lieutenant Maxime qui a apporté son aide lors des ravitaillements : eau, nourriture et conseils.L'équipe du 126e RI. (photo Maxime Corré)
Soutenus par leur coach, l’adjudant-chef Mohamed, présent à chaque arrêt, les coureurs ont suivi ses conseils à la lettre. " Je leur avais donné des consignes, en termes de temps, de repos, de nourriture aussi pour tenir les 175 kilomètres", explique le chef du bureau des sports, qui les a suivis pendant leur préparation.
Une préparation qui a duré un mois seulement contre les trois préconisés par l’organisation. " On a essayé de faire une heure de course par jour, et deux heures de vélo mais ce n’était pas possible. On a dû s’adapter, on a l’habitude sur le terrain. Quand on est en mission, c’est pareil", sourit le lieutenant Pierre-Étienne.Le mal de jambes, on connaît déjà !
Malgré cette préparation à la hâte, ils ont compté sur leur formation militaire. " On sait se soigner, marcher longtemps, très peu dormir, souligne le capitaine Karim.
"Le mal de jambes, on connaît déjà !"Les quatre militaires se sont donné un objectif et ont tout fait pour le réussir. "Je me suis concentré sur des détails, je regardais le chronomètre, six minutes de course et trois de marche", raconte le lieutenant Théophane. "Ils étaient véritablement en mission d’autant plus qu’on leur a donné une stratégie à suivre", complète l’adjudant-chef Mohamed.La course, au milieu de la nuit. (photo Maxime Corré)
Le soutien reçu de la part de leurs proches les a galvanisés pour les derniers kilomètres, les plus durs. "À la fin, il ne reste que toi et la distance encore à parcourir, c’est un vrai combat", révèle le lieutenant Pierre-Étienne.
Après le passage de la ligne d’arrivée au milieu de la nuit pour le dernier des quatre, il ne restait que le soulagement et la fierté. "Ils ont fait preuve d’une grande humilité, apprécie leur coach. Ils ne se rendent pas compte de ce qu’ils ont accompli ! "
Le plaisir de l’effort collectif a donné aux militaires du 126e RI, l’envie de renouveler l’expérience sur d’autres courses.
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Marie Chazelas
(*) L’armée, désormais, ne donne que les prénoms de nos interlocuteurs.