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Le plastique fléau des océans : pour dénoncer la pollution marine, trois rameurs vont parcourir l’Arctique

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Preview À Dubaï, deux Britanniques et une Irlandaise s'apprêtent à traverser l'océan Arctique à la rame, lors d'un périple inédit visant à sensibiliser à la pollution marine et à dénoncer le déni face aux dangers du changement climatique. Selon l'ONU, le plastique représente 85% des déchets marins.

«En réalisant cette expédition, en battant des records et en sensibilisant le public, nous pouvons [...] inspirer des étudiants, des chefs d'entreprise et d'autres à être acteurs du changement qu'ils veulent voir», explique Toby Grégory, un rameur de 46 ans qui va tenter avec deux compères une périlleuse traversée à trois de l’océan Arctique, l'une des régions du monde les plus affectées par le changement climatique.

«Le plus grand danger pour notre planète est que tout le monde pense que quelqu'un d'autre la sauvera», martèle Toby Grégory, cité par une l’AFP. Avec ses compagnons Andrew Saville, 39 ans, et Orla Dempsey, 30 ans, il embarquera fin juillet à bord d'un bateau de huit mètres battant pavillon émirati, sans voile ni moteur, pour un voyage de 20 à 25 jours.

Les trois rameurs traverseront au moins 1 500 kilomètres, en se relayant toutes les deux heures, de Tromsø, en Norvège, à Longyearbyen, la capitale de l'archipel norvégien du Svalbard, une région qui se réchauffe trois fois plus vite que la moyenne mondiale.

Le trajet fait environ 1 000 kilomètres en ligne droite, mais ils emprunteront un itinéraire sinueux pour contourner marées, courants et tempêtes.

«Plus de plastique que je n’avais jamais imaginé»

En 2023, cet expatrié britannique installé aux Émirats arabes unis avait déjà traversé l'océan Atlantique à la rame. Il en est revenu bouleversé. «J'ai vu beaucoup plus de plastique que ce que je n’avais jamais imaginé», raconte-t-il.

Il fonde alors The Plastic Pledge, un programme dont l'objectif est de sensibiliser sur cette question et lance l'Artic Challenge, en partenariat avec le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).

En partant à cette période de l'année, où le soleil brille en continu dans la région polaire, le trio espère maximiser l'utilisation des panneaux solaires installés sur le bateau.

Pour se préparer à ce défi, l'équipe s'est entraînée pendant près de deux mois en plein air, mais l'été brûlant de Dubaï les a contraints à poursuivre l'entraînement dans une piscine couverte. «Nous avons la chance d'avoir les installations nécessaires pour nous entraîner», estime Orla Dempsey.

En 2021, cette ancienne prof de sport avait été l'une des trois membres de l'équipe féminine ayant battu le record de la traversée de l'océan Pacifique à la rame, de San Francisco à Hawaï, aux États-Unis.

85% des déchets marins

De nombreux polluants océaniques sont rejetés dans l'environnement loin en amont des côtes. Bon nombre de ces polluants coulent dans les profondeurs de l'océan ou flottent loin de leur source d'origine, où ils sont consommés par de petits organismes marins et introduits dans la chaîne alimentaire mondiale.

La pollution marine englobe de nombreux types de pollution qui perturbent l'écosystème marin, notamment la pollution chimique, lumineuse, sonore, mais la pollution plastique reste la plus dangereuse.

Les déchets plastiques sont particulièrement dangereux pour la faune marine, et ce, tout au long des 100 ans nécessaires à leur décomposition.

Selon l'ONU, le plastique représente 85% des déchets marins.

Ces pays qui polluent trop

Chaque année, entre 4,8 et 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans. Selon les estimations de la fondation britannique Ellen MacArthur, les océans pourraient contenir plus de plastique que de poissons d'ici 2050.

Selon une étude relayée par The Sea Cleaners en 2023, ce sont les pays à revenu élevé dits «du Nord» qui produisent le plus de déchets plastiques par personne : un Américain produit huit fois plus de déchets plastiques qu’un Chinois.

En effet, les États-Unis génèrent en moyenne 130 kilos de déchets plastiques par an et par habitant contre 15 kilos en Chine et 43 kilos en France.