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Июль
2024

Tour de France : comme voulu, Tadej Pogacar a réussi à perdre son maillot jaune avant la haute montagne

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Alors qu'il haranguait la foule de fans massés autour du bus de l'équipe UAE, bien posé sur son vélo de récupération, ou qu'il prenait un selfie avec des supporters extatiques, le Slovène n'avait pas l'air d'un homme qui venait de perdre la première place du classement général du Tour de France.

Mais en vérité, une cassure provoquée par un carambolage dans le peloton dans les derniers hectomètres de l'étape, alors que les temps sont gelés en cas de chute à cinq kilomètres de la ligne, a permis au vainqueur des Tours 2020 et 2021 de perdre sa tunique de leader, en arrivant à la 38e place, 24 rangs derrière Carapaz.

Un objectif assumé par sa formation, ravie de s'éviter le lot de contraintes qui va avec le port du maillot jaune. 

"On n'allait pas batailler pour garder le maillot vu que Carapaz avait cette intention, (...) il l'avait dit clairement donc c'était assez simple", a expliqué Mauro Gianetti, le patron de l'équipe UAE. 

Plus de temps pour la récupération, sans les obligations protocolaires

En ayant fini dans le même temps que ses trois rivaux Vingegaard, Carapaz et Evenepoel lors des deux étapes inaugurales, le Slovène ne devait son maillot jaune qu'à sa 4e place à Rimini samedi et sa 14e à Bologne dimanche, le classement étant établi dans ce cas par l'addition des places obtenues à chaque étape.

Le bon classement de "Richie" Carapaz lundi lui permet d'avoir un meilleur total que ses rivaux.

La veille, en voyant qu'il avait échoué à créer des écarts à Bologne, Pogacar avait concédé auprès d'Evenepoel avoir essayé de ralentir à quelques encablures de la ligne pour éviter de prendre la tête du classement général, sans succès.

"Le maillot jaune est toujours le bienvenu", expliquait pourtant Joxean Fernández Matxín la veille, plus d'une demi-heure après l'arrivée, alors que son leader slovène était encore en train de se livrer aux obligations protocolaires : contrôle anti-dopage, interviews et conférence de presse...

"Aujourd'hui, il a gagné une heure de temps", s'est réjoui Gianetti lundi, tandis que, pour illustrer les propos de son boss, "Pogi" s'immergeait déjà dans un bain de glace. 

Ralenti par la chute, le Slovène a rallié tranquillement l'arrivée, accomplissant avec succès sa mission "abandon du maillot jaune".  

"Il fallait passer la journée le plus tranquillement possible, éviter les chutes, c'est ce qu'on a fait", a indiqué Gianetti.

Carapaz va défendre son maillot jaune

Au-delà des contraintes chronophages de l'après-course, le maillot jaune implique d'être défendu lorsque la montagne arrive, même si, selon le Suisse, "ça ne va pas changer grand-chose demain (mardi)", pour la première alpestre du Tour.

"Il faudra faire les trois grandes montées, il faudra être costaud", estime le manager d'UAE, que les velléités de maillot jaune de Carapaz ont bien arrangé. 

"C'est un coureur qui a déjà flirté avec la victoire du Tour, il vient ici avec ses motivations, avoir le maillot c'est quand même une belle chose", juge Gianetti.

Le leader de l'équipe EF Education est allé chercher cette tunique, emmené comme un sprinteur à l'approche de la capitale du Piémont.

Son coéquipier Marijn van den Berg, qui aurait pu se mêler au sprint, s'est même mué en poisson-pilote pour accompagner l’Équatorien jusqu'à la dernière ligne droite.

"Demain est une journée très difficile, ce sera très dur de défendre le maillot, mais je vais essayer. Je me sens mieux de jour en jour et je me sens prêt à défendre ce maillot", a déclaré le champion olympique (2021), en jaune pour la première fois de sa carrière.

Il aura en effet fort à faire mardi, lorsque le peloton franchira les Alpes et se dirigera vers le sommet enneigé du Galibier (23 km à 5,1%) pour une première bataille en haute altitude, avant de foncer dans la descente vers Valloire.

 

AFP