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Июль
2024

Un véritable travail d'historiens pour ces collégiens de Guéret

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« Son plus grand traumatisme, c’était de voir passer des camions entiers de femmes nues et rasées dans les rues ». Telles sont les images de la Seconde Guerre mondiale que madame Fayette, fille d’une famille d’accueil creusoise d’enfants réfugiés, gardera en tête toute sa vie.

Témoignage précieux et marquant que les élèves de la classe défense du collège Jules Marouzeau de Guéret ont eu le privilège de récolter dans le cadre de leurs recherches portant sur les enfants réfugiés en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale

Une page de l’histoire creusoise méconnue

La période étudiée par ces élèves de troisième s’étale de 1942 à 1943. On compte environ mille petits Parisiens dans le département. En tout, c’est près de 10.000 enfants qui sont arrivés en Creuse durant la Seconde Guerre mondiale. Évacués par les autorités, ces enfants fuyaient les bombardements qui frappaient les grandes villes. C’est ainsi que la Creuse devint terre d’accueil. Des dizaines de familles ont proposé d’accueillir ces centaines d’enfants.

qui a rendu curieux les élèves de la classe défense du collège Jules Marouzeau au point d’en rédiger un mémoire. Alexandre, élève de la classe défense, explique : « On a commencé au mois de janvier avec une intervention de Jacky Guillon sur ces enfants réfugiés et on a voulu en savoir plus ». Jacky Guillon, vice-président de la Société des sciences naturelles et historiques de la Creuse, avait déjà entamé des recherches sur cet épisode.Jacky Guillon distribue à chaque élève le tiré à part de leur travail

Un travail de mémoire et d’histoire commencé en janvier donc. « On a d’abord récupéré des documents des Archives départementales de la Creuse, ensuite on a mis en forme et on a déchiffré les textes » explique Théo, autre élève de la classe défense. Sa camarade, Léana, rapporte la difficulté de l’exercice : 

« les textes étaient durs à lire, c’était une vieille écriture ! »

Des recherches relativement poussées saluées même par le spécialiste de la question, Jacky Guillon : « Vous m’aviez posé une question sur l’accueil des enfants du sud de la France qui étaient susceptibles d’être envoyés en Afrique du Nord, je n’avais pas su répondre en janvier, dernier, je dois donc vous remercier pour avoir trouvé la réponse ! ».

Un travail reconnu et récompensé

Une avidité de savoir récompensée puisque ce travail de recherches leur a permis de décrocher le Label Mission Libération. Ce dernier authentifie et référence les travaux ou évènements en lien avec la commémoration des 80 ans de la Libération.Ensuite, en présence du président de la Société des sciences, Guy Avizou, les élèves ont reçu chacun un tiré à part de leur travail. Travail qui trouvera d’ailleurs sa place dans le prochain bulletin de la Société en 2025. Une belle reconnaissance pour ces élèves de troisième de la classe défense.

La classe défense est une option proposée aux élèves de troisième. L’idée est de travailler sur la thématique de défense globale, « mais c’est pas qu’un truc militaire » explique Théo. Il y a la défense de l’environnement, des intérêts économiques et du patrimoine local. Laetitia Chaury, professeure d’histoire-géographie pour l’option, revient sur les six derniers mois. « Ça leur a permis de créer des liens, d’être plus solidaires. Ils y ont consacré du temps en s’initiant au travail de recherche ».