Lutte contre le terrorisme : la Tunisie annonce le lancement d’une «vaste» campagne de communication
En Tunisie, la Commission nationale de lutte contre le terrorisme a annoncé le lancement d'une «vaste» campagne de communication, visant à «diffuser à grande échelle» la stratégie nationale de lutte contre l'extrémisme violent et le terrorisme, rapporte ce 18 juin l’agence de presse officielle TAP.
Placée sous le slogan de «l’unité nationale», cette campagne de communication a pour objectif de «faire connaître les principaux axes et priorités» de cette stratégie, et de «motiver toutes les parties impliquées», précise la TAP en citant un membre de la Commission.
«Les autorités régionales et locales, les médias, la société civile, ainsi que les jeunes et les familles» sont les cibles de cette campagne, qui comprend notamment une «série de conférences» et «des forums régionaux» dans plusieurs régions du pays.
Dans sa version actualisée pour la période 2023-2027, rappelle l’agence TAP, cette stratégie de lutte contre le terrorisme «offre un cadre de référence pour renforcer l'effort national» visant à assurer la sécurité et la protection de la société tunisienne contre l'extrémisme violent. Elle vise également à «renforcer la résilience de l'État, en sécurisant tous ses intérêts».
Assassinats politiques en 2013
La Tunisie avait adopté sa première stratégie nationale de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme pour la période 2016-2021, à la suite d’une série d’attentats, perpétrés dans la période allant de 2011 à 2019, qui ont secoué le pays et traumatisé sa population.
Depuis mai 2011, ce pays nord-africain a été le théâtre d’actes terroristes qui ont gagné en intensité à partir de 2013, lorsque deux attentats terroristes visant deux personnalités politiques de la gauche tunisienne, Chokri Belaid (assassiné le 6 février) et Mohamed Brahmi (assassiné le 25 juillet) avaient provoqué une onde de choc dans le pays.
Des centaines de milliers de Tunisiens, traumatisés, étaient alors descendus dans les rues pour participer à des manifestations monstres qui avaient duré plusieurs semaines, appelant à la «chute du régime des islamistes» qui gouvernaient alors le pays.
Vague d’attentats entre 2011 et 2019
Plusieurs autres attaques se sont déroulées ensuite, faisant des dizaines de victimes dans les rangs des forces de sécurité et de l'armée, et visant également des civils et des touristes étrangers. Le dernier en date est survenu en juin 2019, lorsqu’un double attentat-suicide dans la capitale Tunis a fait au moins un mort et huit blessés parmi les policiers et les civils.
Point d’orgue de cette vague d’attentats, l’année 2015 s’est révélée la plus meurtrière, du moins en termes de nombre de victimes. Survenu le 26 juin, l'attentat de Sousse (dans le centre-est du pays) a fait 39 morts et 39 blessés. Le 18 mars de la même année, l’attaque du musée du Bardo dans la capitale Tunis a causé la mort de 24 personnes et fait 45 blessés.
Ces deux attentats, qui ont fait plusieurs victimes étrangères, ont porté un coup fatal au tourisme, secteur fondamental et stratégique pour l'économie de ce pays méditerranéen.
«L'épopée de Ben Guerdane»
En 2016, des affrontements meurtriers ont par ailleurs opposé les forces spéciales tunisiennes aux djihadistes, faisant 13 morts et 14 blessés côté autorités, et 49 morts et 96 prisonniers dans les rangs des islamistes.
Connu sous le nom de «l’épopée de Ben Guerdane», cet événement a duré quatre jours et quatre nuits (du 7 au 10 mars) dans la ville de Ben Guerdane, au sud du pays.
La Tunisie a alors adopté sa première stratégie nationale de lutte contre l'extrémisme et le terrorisme, à la suite de sa «victoire» lors de cette «épopée».