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Июнь
2024

Sur la route des Jeux/l'échec: "Là j'ai craqué"

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Dans ce septième épisode, quatre sportifs racontent une situation d'échec qui a marqué leur parcours en direction des Jeux.

. Camille Lecointre (39 ans, voile), qualifiée en 470 avec Jérémie Mion

"Jusqu'à mars 2023, on ne trouvait pas de solutions à des problèmes de vitesse. On a essayé de jouer sur la technique, la conduite du bateau, les réglages, le matériel... On a eu des moments vraiment galère en janvier et février 2023, à Lanzarote. On a eu beaucoup de vent, on a beaucoup cassé, physiquement c'était compliqué, on ne trouvait pas et on est entrés dans le dur."

"On était partis sur une mauvais piste liée au grand gabarit de Jérémie, en gardant tout son matériel. Mais on a réalisé que, au-delà du physique, ça jouait beaucoup sur ma manière de barrer. Pour moi, tout était nouveau, l'équipier, le mât, les voiles, même le constructeur du bateau... Et on a vu que je ne pouvais tout simplement pas prendre ce qui marchait pour Jérémie avec son ancien barreur, ça ne me convenait pas. Il a fallu tout remettre à plat et trouver quelque chose qui nous allait à tous les deux, en tant qu'entité."

. Romane Dicko (24 ans, judo), qualifiée en +78 kg

A propos de sa défaite dès le premier combat aux Mondiaux 2023 à Doha:

"Pendant dix jours, il ne fallait pas me parler. C'était vraiment très compliqué mentalement. Le match, je l'ai regardé seulement deux mois après."

"Cela faisait 4 ou 5 ans que je n'étais pas repartie d'une compétition sans médaille, donc là c'était vraiment ma plus grosse défaite, surtout moins d'un an après mon titre mondial."

"C'est surtout la façon dont j'ai perdu qui m'a un peu fait mal. On peut tous perdre, on est tous humains, ça existe les contre-performances. Mais je n'ai pas accepté la façon dont j'ai perdu, parce que pour moi ce n'était pas la Romane des beaux jours, alors que c'était les Mondiaux donc il fallait que ce soit un beau jour."

"Je pense vraiment que c'est la plus grosse claque de ma carrière pour l'instant, mais il faut parfois se faire taper pour revenir de plus belle. Maintenant je connais la douleur de la défaite et je n'ai plus envie d'avoir cette douleur-là dans ma vie."

. Oliver Zeidler (27 ans, allemand, aviron), qualifié en skiff

"Je suis allé aux Jeux de Tokyo en 2021 en tant que favori pour la médaille d'or. Mais, en demi-finales, j'ai fait, et de très loin, la plus mauvaise course de mon année. Sur les 26 courses que j'ai disputées cette saison, il y en a deux que je n'ai pas terminé à la première place."

"Ça a été un sérieux revers de ne pas accéder à la finale des Jeux à Tokyo. J'ai eu besoin de prendre du recul par rapport à l'aviron pendant deux mois. Je suis allé m'aérer à la montagne. Un ami de Zürich est venu me rendre visite, il est aussi rameur. Il avait une course un week-end sur le Rotsee à Lucerne. Et quand je me suis retrouvé là-bas, mon bassin de compétition favori, je me suis dit: +OK, quand je rentrerai à la maison, je remonterai dans le bateau, et je m'y remettrai+. C'est venu ainsi. Paris était déjà à coup sûr dans ma tête."

. Sasha Zhoya (21 ans, athlétisme), pas encore sélectionné

A propos de l'Euro d'athlétisme junior en 2021, sa première compétition d'envergure.

"A l'Euro j'ai mal géré le stress. C'est la première fois. J'avais beaucoup de pression. Je n'étais pas stable dans les starting-blocks, en demie et en finale. Il y a eu un faux-départ en finale, ça a fait monter le stress et ça m'est rentré dans la tête. C'est pour ça que mon départ a été nul. Normalement je suis fort pour me dire +aujourd'hui est une compétition comme une autre+. Mais là j'ai craqué. C'était une bonne expérience pour apprendre comment ça se passe de défier d'autres pays en championnat."