Qui sont vos candidats ? Le casting complet des élections législatives en Haute-Loire

Deux députés seront élus en Haute-Loire lors des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Alors que les candidatures doivent être officialisées ce lundi, avant midi, par arrêté préfectoral, cinq hommes et cinq femmes ont annoncé vouloir prétendre aux sièges du Palais Bourbon. Découvrez les forces en présence en ce 17 juin, première journée de la campagne officielle - et éclair.

Tout part d’un scrutin loin de déchaîner les passions. La participation aux Européennes du 9 juin est légèrement en hausse en Haute-Loire (55,66 % contre 54, 89 % en mai 2019). Puis les scores tombent. Localement, le Rassemblement national de Jordan Bardella affiche le plus haut pourcentage d’Auvergne : 37,77 %. En termes de voix, il frôle le résultat de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle de 2022 (37.711 pour lui, 38.585 pour elle). Mais la tendance se confirme : la Haute-Loire met le RN en tête.

Pas le temps de se demander ce que ça donnera pour la prochaine échéance qu’Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale, changeant le scrutin à venir (exit les municipales, ce sera des législatives, les seules à avoir relégué l’extrême droite au troisième rang départemental) et resserrant le calendrier : la France n’attendra pas 2026 pour retourner aux urnes et les candidats doivent être prêts pour un vote le 30 juin.

Cinq femmes et cinq hommes en lice

Les premiers à officialiser leur participation en Haute-Loire sont Les Républicains. Jean-Pierre Vigier, député sortant de la 2e circonscription, le matin depuis la zone industrielle de Lempdes-sur-Allagnon. Laurent Wauquiez, président de Région, ancien maire du Puy et suppléant d’Isabelle Valentin (LR, 1re circonscription) l’après-midi, devant l’hôpital Jacques-Barrot à Yssingeaux. Tout un symbole, ancré sur le territoire et dans son parcours au Palais Bourbon, qui remplace peut-être celui de son parti - n’apparaissant pas sur le pupitre, mardi dernier, où on ne lisait que « Protéger la Haute-Loire », le nom de sa liste.

La sortie de sa « période de retrait », selon ses mots, pour partir à la conquête d’un quatrième mandat à l’Assemblée nationale laissait entrevoir, en début de semaine dernière, une volonté de se replacer sur l’échiquier politique national. Ambition confirmée au cœur de la tempête, par son appui public à la décision du bureau politique des Républicains d’exclure Eric Ciotti, président du parti favorable à une l’alliance LR/RN pour ces législatives. Le fossé se creusant entre les deux hommes, pourtant liés de longue date par la prochaine présidentielle : le député des Alpes-Maritimes ayant fait, au moment de la campagne pour prendre la tête du parti, de l’ancien maire du Puy son champion pour 2027.

Il n’y a pas qu’à droite que l’organe national influe sur l’échelon local. Après plusieurs jours de tractations à Paris, et de spéculations ici, le Nouveau Front populaire a désigné, vendredi, sur la 1re circonscription, Celline Gacon (Les Écologistes). La conseillère municipale et communautaire ponote est aussi la candidate malheureuse des législatives de 2022 (29,78 % au second tour).

À l’ouest, pas de place pour la Nupes non plus : le secrétaire fédéral du Parti socialiste André Chapaveire rejouera l’élection de 2012. Cette année-là, la Haute-Loire avait voté à contre-courant de la vague rose nationale. Malgré le retrait des ténors de la droite, Jean Proriol et Jean-Jacques Faucher, l’UMP gardait la 2e circonscription grâce à un certain… Jean-Pierre Vigier. Il récoltait un millier de bulletins de plus que son opposant de gauche, pourtant en campagne depuis un an et donné gagnant. Sur la première, Laurent Wauquiez enregistrait son score record : 63,95 % des suffrages et 36.651 voix. Soit 3.000 de plus que Jacques Barrot en 2002, pourtant porté par la vague bleue d’alors après l’élection de Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen, et 2.000 de plus que pour sa réélection dès le premier tour en 2007. Il y a 17 ans, ce résultat neutralisait du même coup le PS et une jeune candidate du mouvement démocrate de François Bayrou, Cécile Gallien.

La même qui, en 2017, affrontait Isabelle Valentin au second tour (31,7 %) mais n’obtiendra pas le titre de première femme députée de Haute-Loire. Cette fois, la maire de Vorey est restée silencieuse jusqu’au bout. Vendredi encore, Renaissance n’avait investi qu’une candidate sous la bannière Ensemble pour la République. Patricia Joubert, élue à Saint-Germain-Laprade et à l’Agglo, défendra les couleurs de la majorité présidentielle sur la 2e circonscription.

Finalement, dimanche soir, celle qui en 2018 avait accepté d’entrer au bureau exécutif de La République en marche a confirmé sa candidature sur Le Puy/Yssingeaux. Cécile Gallien qui, en 2022, était arrivée quatrième, derrière le Rassemblement national.

Qu’en est-il d’ailleurs de cette formation politique qui truste, en Haute-Loire, la première place des récents scrutins portés par des figures nationales mais peine à y ancrer ses candidats locaux pour de bon?? Elle a choisi de déraciner son duo yssingelais pour le présenter sur la 2e circonscription?! Jean-Charles Angevin, chargé de mission pour le RN en Haute-Loire, l’a confirmé dimanche : Suzanne Fourets fera cette fois-ci campagne à l’ouest. La septuagénaire, retraitée de la fonction publique, est à la tête d’un binôme complété par le Sigolénois Bruno Roule. Ils s’étaient déjà présentés ensemble aux Départementales de 2021, sur le canton d’Aurec.

Et face aux candidats déjà rompus à l’exercice, qui représentera le parti de Jordan Bardella sur la 1re circonscription?? Un inconnu des Altiligériens : Alexandre Heuzey. « Il a travaillé comme collaborateur d’élus au sein du Conseil régional d’Île-de-France, au Sénat ainsi qu’à l’Assemblée nationale » et « depuis 2014 », il est au Parlement européen en qualité « d’administrateur, actuellement au sein du groupe Identité et Démocratie », explique-t-on du côté des instances locales du RN.

Alors que la campagne de ces élections anticipées commence aujourd’hui, une semaine après leur annonce, difficile pour les plus petites organisations de se mettre en ordre de marche. Lutte ouvrière l’a fait et complète la liste des prétendants aux sièges de la Haute-Loire. Comme en 2022, l’enseignante à la retraite de la région lyonnaise Electre Dracos revient porter les couleurs de la Lutte ouvrière sur Le Puy/Yssingeaux. Antoine Brebion, œuvrant pour le ministère du Travail à Clermont-Ferrand, fera de même à l’ouest.

Comme en 2022?? Pas tout à fait. En deux ans, le département a perdu six candidatures côté Le Puy/Brioude et trois sur la 1re circonscription.

Nora Gutting