Le club Soroptimist d'Issoire se mobilise depuis 70 ans pour soutenir les femmes
La célébration a été discrète. Loin d’être ostentatoire. Comme si le plus important n’était pas les années passées, mais celles qui vont venir. Samedi, 15 juin, le club Soroptimist d’Issoire a fêté les 70 ans de sa fondation entre membres et quelques personnes invitées. L’occasion de lever le verre, de se rappeler de bons souvenirs. Et surtout de préparer les prochaines échéances pour continuer, entre bénévoles engagées, à contribuer à l’amélioration des conditions pour les femmes et les enfants, principalement dans les domaines de l’éducation, de l’autonomisation et du leadership, de la santé, de la lutte contre les violences faites aux femmes ou encore de l’environnement et du développement durable. "Nous sommes une ONG [organisation non-gouvernementales, ndlr] de femmes engagées professionnellement, représentées à l’ONU, à l’Unesco et au centre européen", détaille Annick Barré, présidente du club issoirien.
Suzanne Nicolas était à la fondationLe mouvement trouve sa fondation en 1921 aux États-Unis. Il sera importé en France en 1924 par Suzanne Noël, docteure en médecine, spécialisée en chirurgie esthétique et pionnière dans ce domaine. Un club, qui compte aujourd’hui 95.000 membres dans plus de 120 pays, et verra la section d’Issoire, premier club Soroptimist d’Auvergne, être créée quelques années plus tard. « C’est le 27 novembre 1954 que l’Issoirienne Suzanne Nicolas a fondé le club grâce au soutien de la créatrice du club du Paris, mais aussi de Marcelle Baud », retrace Jeanne-Marie Guignabert-Andrieu, Soroptimist depuis 1970.
Première femme française, égyptologue, mais aussi dessinatrice de grand talent, Marcelle Baud était la fille d’un Issoirien. L'ancienne président ajoute :
Elle avait beaucoup de plaisir à venir en vacances ici. Dans la seconde partie de sa vie, elle a même acheté une propriété à Mailhat. Aujourd'hui, elle est inhumée au cimetière d’Issoire
Depuis 70 ans à Issoire, le club service se mobilise aussi pour favoriser les connaissances locales et partager les savoirs. Devançant parfois de plusieurs années l’actualité. "Je me souviens, fin des années 80, avoir organisé un interclubs sur l’Europe. Ou en invitant un commissaire de police de Nice pour nous renseigner sur la drogue, à une époque où l’on n’en parlait pas tant que cela", souligne Jeanne-Marie Guignabert-Andrieu.Un hommage annuel est rendu à Simone Veil.Cette volonté se retrouve dans l’ADN actuel de l’antenne d’Issoire, lors de la tenue de conférences. "Nous avons aussi un important volet social. Puisque nous organisons des concerts, vendons des jacinthes, organisons des projections de films… Tout cela nous permet de récolter des fonds pour aider des associations qui œuvrent dans la lutte contre les cancers féminins, ou encore accompagner des enfants", résume la présidente actuelle. Sur l’année 2023, c’est ainsi plus de 3.000 € qui ont été remis à des associations locales. "Si je suis au club, c’est pour apporter ce soutien et donner le sourire à des associations. C’est ce qui me motive", appuie Annick Barré.
De nouvelles recrues sont arrivéesDepuis 1954, le club issoirien a également su traverser les époques. Même si avec le temps, les responsables considèrent qu’il est plus difficile de fédérer les clubs auvergnats qu’auparavant. « Je pense que l’état d’esprit est différent », appuie Jeanne-Marie Guignabert-Andrieu, Soroptimist depuis 1970. "Et depuis qu’il y a eu le Covid, c’est même plus compliqué", confirme Annick Barré. Un bémol qui n’empêche pas le club de continuer à accueillir de nouvelles membres.
Nous avons trois nouvelles adhérentes depuis le début de l’année
Des femmes actives, attirées par la philosophie du club : "Pour rentrer au Soroptimist, il faut être préparé, avoir de la bouteille", note Jeanne-Marie Guignabert-Andrieu. Et apprécier conjuguer à tous les temps les verbes aider et soutenir.
Pratique. Renseignements sur le club sur la page Facebook Soroptimist international Issoire ou par mail à annickgb63@orange.fr.
Jean-Baptiste Botella