Découvrez les livres qu'ont préférés nos journalistes parmi les nouveaux livres sortis en librairie

Les journalistes de la rédaction vous présentent leurs derniers livres coups de coeur :

Télévision

Où la vie nous conduira de Cathy Bonidan. Une émission télé populaire. Des chroniqueurs remplacés par des téléspectateurs pour Noël. Des mois de préparation. Voilà pour le décor. En fond, des destins croisés, comme dans un film de Paul Haggis. À chaque instant, on attend, fébrilement, la chute. La catastrophe. Le cynisme. Mais Cathy Bonidan évolue sur un fil, maintenant un équilibre précaire que l’on craindrait de rompre en refermant le livre. Le roman pourrait aisément sombrer dans la mièvrerie, mais non. Il donne simplement de l’espoir et un goût de vie. Délicieux. (éd. La Martinière, 336 pages, 19,90 €) Simon Antony

Poésie

Avenirs de Jean-Pierre Siméon. La poésie comme un courage : Jean-Pierre Siméon le revendique plus encore que dans ses nombreux recueils précédents. Le poète célèbre l’amour avec talent dans Le peintre au coquelicot, qui clot l’ouvrage. Mais la puissance de ce recueil, c’est la véritable urgence de vivre qu’il partage. Sans renoncement, en savourant le temps présent, en choisissant "le courage de l’impossible". Même s’il est question de mort, c’est bien un formidable élan vital que transmettent ces poèmes, à commencer par le très beau Donnez-vous un soleil, qui ouvre le recueil. (chez Gallimard, 176 pages, 18 €) Pascale Fauriaux

Emancipation

Monique s’évade d'Edouard Louis. Issu d’un milieu pauvre et violent, devenu normalien et écrivain, Edouard Louis livre ici le récit de l’émancipation de sa maman, Monique. Après avoir quitté son père violent, elle quitte l’homme qui lui a succédé, violent lui aussi. Elle se réfugie chez son fils. Par lui et son statut social si inattendu dans sa famille, elle va devenir elle aussi transfuge de classe, ayant accès à des réalités qu’elle n’aurait pu imaginer. Dans un style simple, cru parfois, sans concession, une belle histoire d’émancipation, de résilience mais aussi de tendresse entre un fils et sa mère. (Le Seuil, 163 pages, 18 €) Muriel Mingau

Roman noir psychologique

Au nom du père d'Ulf Kvensler. Isak, 25 ans, a perdu sa mère et sa petite sœur dans l’incendie d’une maison dont il a réchappé, alors qu’il avait 6 ans. Abandonné par un père "effondré", il a été élevé par son grand-père. Mais voilà que son géniteur, riche peintre atteint d’un cancer, l’invite ainsi que sa petite amie Madde dans sa luxueuse maison. Que veut-il après tout ce temps ? Après la claque de son premier roman Sarek, l’écrivain suédois récidive avec un roman noir psychologique fascinant. Les traumatismes remontent, les hallucinations s’enchaînent, les questions existentielles fusent, les tentations se multiplient. La Martinière, 464 pages, 22,50 €) Laëtitia Chrétien

Violent et beau

Du côté sauvage de Tiffany McDaniel. Un exercice physique et moral. Un grand écart de sensations et d’émotions. Je prends avec frénésie, je pose d’épuisement. J’essaie, j’y retourne, je ne peux pas faire autrement. Lire. Là, il ne s’agit que de lire... et c’est parfois autre chose qu’un moment qui passe. Tiffany McDaniel, comme elle l’avait fait fait avec Betty d’abord puis L’été où tout a fondu signe avec Du côté sauvage un roman d’une violence folle et d’une beauté assez hallucinante. Un hommage à six femmes disparues dans l’Ohio. De celles dont on fait peu de cas... (Gallmeister, 720 pages, 26,90 euros) Julien Dodon

Assassin

Repas de famille de Shari Lapena. Chez les Merton, une famille de riches presque ordinaire aux États-Unis. Un père qui ne montre aucun signe d’affection pour ses trois enfants. Une mère qui traverse docilement les années de mariage. Et les trois descendants Catherine, l’aînée bien installée dans la vie, Fred, le “raté” souvent humilié par le père et Jenna, jeune artiste toujours sans le sou. Après un repas de Pâques houleux, les parents sont retrouvés, sauvagement assassinés. Au menu s’invitent un testament sans doute modifié, une “nounou” protectrice, une tante qui soupçonne toute la famille et des secrets de famille. Bien sûr, tous ont une raison d’être l’assassin... (Les Presses de la Cité, 352 pages, 23 €) Sylvie Anibal