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Май
2024

Une découverte archéologique gallo-romaine va être intégrée dans le projet de rénovation du parc des Sources de Vichy

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En octobre dernier, après cinq mois de recherche autour de la source de l’Hôpital, les fouilles archéologiques menées par l’Institut national de recherches archéologiques préventives ont livré leurs secrets. Là où l’installation d’un futur miroir d’eau nécessite de creuser en profondeur pour y installer la partie technique hydraulique souterraine.

Les fouilles ont permis de trouver l’existence de plusieurs occupations successives à travers les siècles. Et notamment des vestiges d’époque antique avec une rigole, orientée dans un sens nord-sud, et réalisée en mortier de tuileau, appelé aussi ciment romain. Vraisemblablement adossée à un mur disparu, elle aurait pu servir à l’évacuation ou la distribution des eaux thermales ou eaux pluviales selon les archéologues.À côté des fondations du socle du miroir d'eau, on devine la rigole gallo-romaine sous la bâche grise.

Cette découverte atteste qu’il y a 2.000 ans, des aménagements liés au domaine du thermalisme existaient autour d’un jaillissement qui est devenu source de l’Hôpital. Et cette découverte ne pouvait pas disparaître sous le ciment.

Redonner vie au site de la source de l’Hôpital

« Les 2.000 ans d’histoire, ce n’est pas un slogan, c’est la réalité », avait lancé le maire Frédéric Aguilera, lors de sa cérémonie de vœux, après avoir alors évoqué le projet d’une salle souterraine, où le public pourra découvrir les dernières trouvailles archéologiques du parc des Sources.

« En 2023, avant le début des travaux du parc des Sources, la fouille préventive réalisée par l’INRAP au Fer à cheval a mis au jour des vestiges archéologiques, comme un caniveau et la margelle d’un bassin au fond couvert de grandes tuiles plates, témoignant de l’existence d’un complexe thermal qui exploitait la source de l’Hôpital dès le Haut Empire, entre le Ier siècle avant JC et le IIIe siècle de notre ère, rappelle le maire.

Ces découvertes ainsi que des traces des occupations et usages successifs au bas Moyen Âge, puis aux XVIIIe, XIXe et XXe siècles, documentent l’histoire thermale de notre ville depuis l’époque romaine jusqu’à nos jours.

Dans le prolongement de l’inscription au patrimoine mondial de l’Unesco et dans la perspective du futur espace muséographique sur les 2.000 ans d’histoire de Vichy, il m’est apparu important de montrer ces vestiges et d’expliquer in situ l’histoire thermale de Vichy en créant une salle d’exposition “Aux origines de Vichy”, au pied du pavillon de la source de l’Hôpital, sous le futur miroir d’eau. Cela permettra également de redonner vie au site de la source de l’Hôpital qui a perdu son activité thermale et d’animer le Fer à cheval. »

Un accès par des galeries souterraines

À la mi-janvier, la Ville de Vichy a même publié un petit croquis légendé sur les réseaux sociaux, annonçant « la création d’une salle archéologique ». Sur ce dessin (voir photo du haut), on devine une salle sous le miroir d’eau avec un oculus qui offre un puits de lumière au-dessus du fameux caniveau gallo-romain.Le croquis de la salle archéologique de Carlos Goncalves.

C’est Carlos Goncalves, paysagiste architecte en charge du projet du parc des Sources, qui avait griffonné ce croquis qui a motivé la municipalité pour intégrer cette découverte dans le chantier du parc des Sources. Rien n’a encore été défini dans le détail. Mais il est d’ores et déjà prévu que sous le miroir d’eau qui englobera les deux tiers de la circonférence du pavillon de la source de l’Hôpital, la cavité ne sera pas remblayée pour accueillir la salle de visite de la rigole gallo-romaine mais également du mobilier d’exposition d’objets antiques trouvés lors des fouilles.Sous le pavillon de la source de l'Hôpital, deux galeries vont être sécurisées pour accéder la salle archéologique. « Cette découverte est une bonne surprise. Nous avons rebondi très vite car on ne trouve pas des objets archéologiques tous les jours sous les chantiers. Il n’y a pas de changement radical du projet, explique Carlos Goncalves. Il se trouve que sous le pavillon de la source, on trouve des galeries souterraines qui se croisent, dont on va se servir pour accéder à la salle archéologique. L’intérieur du pavillon de 300 m² va être débarrassé des robinets pour mettre en valeur la source originale sous un globe puis les galeries souterraines. »

Denis Lorut, photos François-Xavier Gutton