Que doit-on faire quand un essaim sauvage se pose sur son terrain ?
"C’est un phénomène qui se déroule depuis la nuit des temps." Chaque printemps, les colonies d’abeilles surpeuplées se divisent et forment un essaim. Guidés par des éclaireuses, des milliers d’insectes partent à la recherche d’un nouveau lieu où s’établir, se développer et ainsi assurer la survie de l’espèce. Le cycle immuable de la vie.
Un périlleux voyageMais avant de trouver l’endroit parfait où la reine va commencer à pondre, entourée de ses fidèles ouvrières, l’essaim sauvage doit économiser son énergie. Pour cela, il doit faire des escales. Et parfois, l’essaim stoppe son périlleux voyage près des habitations. Une peur pour les occupants et le voisinage plus qu’un danger immédiat. David Seeruttun, créateur de la microentreprise L’abeille Yssoirienne, explique :
"Avant de s’élancer hors de la ruche, les abeilles se gavent de miel pour avoir une réserve suffisante lors de ce périple. Leur jabot [sac musculaire qui se trouve dans la partie supérieure de l’abdomen, NDLR], est si gros qu’elles ne peuvent, la plupart du temps, se plier pour piquer ".
Faire appel à des professionnels L'essaim sauvage est d'abord placé dans une ruchette.À long terme, et sans aucune notion en apiculture, la présence immédiate d’une colonie d’abeilles sur sa propriété peut s’avérer problématique. "C’est à ce moment-là que l’on intervient." Le premier réflexe est d’appeler un spécialiste. C’est ce qui est arrivé dimanche 12 mai à Jean-Claude, résident du quartier de Bizaleix, à Issoire. Alors qu’il taillait des cyprès, un essaim d’abeilles dissimulé dans les branchages est tombé sur le sol, interrompant son activité. Sans paniquer, le septuagénaire a contacté le lendemain l’association Les Apiculteurs cueilleurs d’essaims d’abeilles du Puy-de-Dôme.
La reine abdiqueL’intervention est bien rodée. Le professionnel, après s’être équipé, tente de faire entrer la reine dans une ruchette. "Mais ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît, il arrive que la reine soit têtue et qu’elle ne veuille pas bouger", précise David Seeruttun qui intervient deux à trois fois par an. La patience est mère de toutes les vertus. Et la reine finit par abdiquer. Derrière elle, les milliers d’ouvrières, 5.000 en moyenne par essaim (ce chiffre peut aller jusqu’à 20.000 pour les colonies les plus peuplées), suivent instinctivement.
Les abeilles sont laissées à l’intérieur de la ruchette quelques heures durant, le temps pour elles de se calmer. Dans un second temps, il est nécessaire de l’éloigner d’au moins trois kilomètres afin que les abeilles ne puissent revenir vers la ruche d’origine.
Sauvegarder l’espèceL'essaim est ensuite éloigné de plus de trois kilomètres de la ruche d'origine."Ensuite, la colonie va tranquillement se développer. Je la contrôle chaque semaine en espérant que tout se passe bien. La première année, elle ne produira pas de miel. Malheureusement, ce printemps, il y a beaucoup de mortalité, car, lorsque la floraison des cerisiers et du colza est arrivée, beaucoup d’essaims ont déclenché leur départ, mais, ensuite, il y a eu une baisse des températures, ce qui a été fatal à beaucoup d’essaims sauvages qui n’ont pas trouvé le bon endroit où s’abriter et construire de nouveaux rayons de cire dans la future ruche."
L’importance des abeilles n’est plus à prouver. Leur fragilité également. Il est donc primordial pour les particuliers de contacter un apiculteur pour sauver l’essaim. Non seulement l’intervention est gratuite, et la tradition veut que l’apiculteur vous offre en retour un petit pot de miel.
Pratique. Pour contacter l’Abeille Yssoirienne, tèl : 06.48.72.33.33 ; mail : labeilleyssoirienne@hotmail.com
David Allignon