Les agriculteurs de Haute-Loire vont vite récolter avant le retour de la pluie
Dans les zones de plaine l’herbe a été déjà en grande partie récoltée. Ce n’est pas le cas en altitude (on ne parle même pas du foin du Mézenc) où les exploitants ont profité ce week-end d’une fenêtre météorologique un peu plus favorable pour attaquer les chantiers d’ensilage et d’enrubannage, alors même que certaines parcelles restaient encore un peu humides.
À 850 mètres d’altitude, dans le village de Mussic, commune de Solignac-sur-Loire, il était temps pour Pascal Boissy de récolter avant de nouvelles précipitations annoncées pour mardi. L’exploitant avait fait appel à l’entrepreneur local Patrice Mathieu. Et celui-ci de constater : « On est au bon stade pour de l’enrubannage. La qualité devrait être satisfaisante ». Sur la petite parcelle légèrement pentue, bien ressuyée, le ray-grass de trois ans pouvait même attendre quelques jours supplémentaires mais laisser passer sa chance avant la nouvelle pluie, c’était prendre le risque de voir le fourrage se dégrader. L’agriculteur aurait préféré faucher une autre parcelle plus jeune mais s’y aventurer avec les engins, laissait craindre de s’embourber. Beau temps ou pas il faudra encore patienter pour récolter les prairies naturelles et pour évaluer les éventuelles conséquences du gel. « La végétation évolue réellement seulement depuis quelques jours avec la chaleur », constate l’agriculteur.
La saison de Pascal Boissy se joue en grande partie en ce moment. Récolter dans de bonnes conditions permettra d’assurer les rations de sa cinquantaine de laitières, d’être autonome, en tenant compte de l’orge et du triticale que l’exploitant cultive par ailleurs. L’an dernier les quantités d’herbe étaient bien au rendez-vous pas la qualité nutritionnelle. Sur le plateau volcanique le week-end a été également mis à profit pour préparer les cultures de maïs.
Quant à la lentille, Pascal Boissy craint le pire en ce qui le concerne. Ses semis tardifs (sur 2,5 hectares), fin avril ont été réalisés dans des terres qui ont tendance à se noyer un peu trop facilement. Il en est ainsi avec les rotations. On ne choisit pas toujours. Pascal Boissy constate : « Ceux qui ont semé sur des terres de garde auront peut-être davantage de réussite ».
Philippe Suc