Le Biarritz Olympique, ce monument en péril qui jouera sa survie en Pro D2 à Brive
Alerte monument en péril. Pour le moment encore tout juste au-dessus du niveau de flottaison, le Biarritz Olympique pourrait tout perdre ce vendredi soir (21 heures), en cas de défaite sans bonus au Stadium et de victoire de Montauban à Aurillac qui n’aura plus rien à jouer.
Si ce scénario venait à se produire, les Biarrots termineraient quinzièmes avec l’obligation de remporter en suivant un barrage face au finaliste déchu de Nationale pour rester en Pro D2. Impensable mais finalement aussi inéluctable pour une institution en grand danger qui n’a jamais réellement trouvé le bon rythme depuis le début de la saison.
Recrutement à la hâte, arrivée de Mannix en décembrePourtant, au moment de parler d’objectifs au lancement de l’exercice 2023-2024, on aurait pu imaginer le BO lutter pour la phase finale. Mais avec la vente avortée du club pendant l’été, le recrutement a été fait à la dernière minute. Et même si, sur le papier, il paraissait intéressant avec de grands noms du rugby mondial, compiler des noms dans un vestiaire n’est pas assurément gage de réussite.
Pour créer un électrochoc et tenter d’apporter un nouvel élan, un nouvel entraîneur, Simon Mannix, a été nommé en décembre, juste un mois avant la venue de Brive.
En interne, selon les journalistes présents au Pays basque, la voix de l’ancien néo-zélandais a trouvé son écho mais l’équilibre a toujours été trop fragile, avec des résultats en dents de scie au fil des blocs. Depuis le début de la saison, jamais le BO n’est ainsi parvenu à gagner plus de deux matches consécutifs par exemple.
Et pour expliquer de tels résultats, impossible de pas évoquer la situation extra-sportive du club dirigé par Jean-Baptiste Aldigié qui s’est finalement décidé à passer la main à la tête du BO. Sauf qu’entre la décision dévoilée par le journal Sud Ouest fin février et l’officialisation des trois repreneurs (Shaun Hegarty, Flip Van der Merwe et Marc Baget) début avril dernier, le vestiaire est passé par plusieurs zones de turbulences, ignorant quel serait leur avenir et celui du club. (empty)
À Brive, un joueur a suivi de près ce dossier à rebondissements : Arthur Bonneval qui évoluera la saison prochaine à Biarritz et qui a passé des semaines dans le flou, redoutant la liquidation judiciaire du BO.
« Aujourd’hui, je suis soulagé parce qu’à quelques mois de la fin de la saison, je pense que pas mal de joueurs étaient un peu perdus, quant à l’avenir du club » expliquait l’ailier à France Bleu Pays basque le 11 avril.
« Le BO ne peut pas descendre »la dangereuse musique qui revient sans cesseUn avenir encore toutefois loin d’être radieux puisque les Biarrots ont complètement manqué la balle de match pour leur maintien, vendredi soir dernier, face à Provence Rugby.
Dans un stade Aguilera plein comme rarement, le BO tenait l’occasion d’assurer son maintien en cas de victoire. Mais, finalement, à l’image de la saison, la prise de conscience de l’urgence de la situation n’a pas eu lieu. Et pour les journalistes locaux, la musique « le BO ne peut pas descendre » est en train de devenir sérieusement dangereuse au moment de préparer le déplacement à Brive.
Benjamin PommierPhotos Christophe Masson