ru24.pro
World News
Май
2024

Congé de naissance : ces évolutions à venir pour les parents

0

Aurore Bergé l’avait annoncé dans les colonnes de L’Express en novembre dernier : depuis plusieurs semaines, l’exécutif planche sur une évolution des droits des parents à l’arrivée d’un enfant. Six mois plus tard, les pistes envisagées se précisent.

Dans La Tribune, sa successeure, Sarah El Haïry a confirmé la détermination du gouvernement de transformer le dispositif. Exit donc le "congé parental", place désormais au "congé de naissance".

Outre le changement de nom, c’est l’intégralité du système jusqu’alors en vigueur qui devrait être repensé. Parmi les chantiers en cours, celui de l’indemnité versée aux parents pendant la durée du congé. Alors que celle-ci plafonne actuellement à 448 euros par mois, l’allocation devrait gonfler de plusieurs centaines d’euros. "50 % du salaire" de chaque parent, dans la limite de 1 900 euros par mois, a annoncé la ministre déléguée chargée de l’Enfance, de la Jeunesse et des Familles en précisant que les "employeurs volontaires pourront abonder le dispositif".

La durée réduite, monnaie d’échange de la hausse de l’indemnité

Un "droit nouveau pour les classes moyennes", rendu possible par une modification de sa durée, jugée trop "longue" par le gouvernement. "Cela éloigne les femmes, souvent les plus précaires de l’emploi", déplore la ministre ce dimanche 12 mai. Ainsi, alors que le "congé parental" dans sa forme actuelle peut parfois s’étendre jusqu’à trois ans, le "congé de naissance" serait réduit à trois mois.

"Le père et la mère pourront s’arrêter pendant trois mois chacun, au moment où se noue un lien pour la vie", fait valoir Sarah El Haïry. Dans L’Express, Aurore Bergé s’était déjà prononcée en faveur d’un raccourcissement de la durée du congé parental, arguant de la possibilité pour les parents de prendre leur congé "en même temps ou l’un après l’autre, à temps plein ou à temps partiel".

Investissement ou dépense ?

Une refonte du système qui pourrait toutefois peser dans les caisses de l’Etat alors que le gouvernement cherche à faire des économies. "Cette mesure aura un coût supplémentaire au départ", reconnaît la ministre. Mais plutôt que d’utiliser le terme de "dépenses", le gouvernement préfère parler "d’investissements". "Pour le pays, pour la natalité et pour le plein-emploi", égraine Sarah El Haïry. Et de faire valoir : "Les couples voudraient en moyenne avoir entre deux et trois enfants, or ils en ont entre un et deux : nous devons aider les Français à vivre leur vie".

Reste à "trouver une proposition adaptée à différentes situations : les indépendants et professions libérales, les temps partiels, les naissances multiples…", détaille Sarah El Haïry. Une concertation entre le patronat, les syndicats et les associations doit être lancée le 15 mai prochain. Juste à temps pour que le congé de naissance trouve "une traduction juridique dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025", lance avec un regard optimiste la ministre.