Paris 2024 : la circulaire de Darmanin contre les "profils radicaux"
Gérald Darmanin a dévoilé aux préfets "un plan d'actions" de lutte antiterroriste reposant sur une "stratégie d'entrave optimisée" à l'encontre de la "mouvance islamiste et djihadiste" en amont et pendant les Jeux olympiques, selon une circulaire consultée ce mardi 7 mai par l'AFP.
"L'ampleur de l'évènement et sa surexposition médiatique pourraient avoir un effet galvanisant sur certains profils radicaux", a écrit lundi le ministre de l'Intérieur dans une circulaire, également adressée aux patrons de la police, de la gendarmerie et des différents services de renseignement.
Ce plan, piloté par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), a pour objectif de resserrer la vigilance sur les 5 000 personnes déjà surveillées activement en raison de leur inscription au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).
La stratégie de l'"entrave judiciaire"
Les préfets sont invités "à rechercher pour tout objectif suivi au FSPRT la possibilité d'une mesure d'entrave" et à des "périodes précises" pour qu'elles soient "totalement efficientes" pendant les JO. Sortants de prison, étrangers et jeunes "radicalisés" sont listés parmi "les profils les plus sensibles".
L'"entrave judiciaire" doit être "privilégiée", avec des ouvertures d'enquêtes à la main de Parquet national antiterroriste en case de "menace avérée" d'attentat. Cette stratégie de "judiciarisation" est aussi "encouragée" pour toutes les infractions dite de droit commun, y compris sans lien avec la menace terroriste, comme la pédopornographie ou le trafic de stupéfiants.
Les détenus terroristes islamistes (TIS) bénéficiant d'un aménagement de peine à l'extérieur de la prison seront davantage surveillés afin de les réincarcérer en cas de "manquement à leurs obligations".
En parallèle, des mesures administratives devront être "systématiquement déployées". Ainsi, des visites domiciliaires seront "très largement mobilisées" et des mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas) devront être "systématiquement proposées" aux personnes "condamnées pour faits de terrorisme ou fortement radicalisées dès leur linéation".
Dessaisir de leurs armes les personnes porteuses d'une "menace"
Dans le viseur de Beauvau figure aussi "tout objectif porteur d'une menace d'une particulière gravité pour la sécurité et l'ordre publics", sans plus de précisions, afin de limiter ses déplacements et ses "fréquentations" pendant les JO.
Les services sont également enjoints de communiquer aux préfets tous les éléments permettant de dessaisir de leurs armes les personnes porteuses d'une "menace pour l'ordre public". Pour les étrangers localisés hors de France et inscrits au FSPRT feront "systématiquement" l'objet d'une interdictions administrative de territoire (IAT). Enfin, tous ceux établis sur le territoire national feront l'objet d'un "nouvel examen" en vue de leur "éloignement", via une obligation de quitter le territoire (OQTF) ou un arrêté d'expulsion, notamment pour permettre une assignation à résidence "selon les conditions les plus strictes".