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Май
2024

Ce château de Haute-Loire fait découvrir ses trésors au grand public

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La famille De La Garanderie, d’origine normande, est propriétaire du château de la Beaume, non loin de Pont-d’Alleyras (sur la route de Saugues). L’édifice est inscrit à l’inventaire des Monuments historiques depuis 2002. Les propriétaires ont suivi les conseils de Monsieur de la Fontaine se gardant bien de vendre l’héritage familial, « ne laissant nulle place où la main ne passe et repasse ».

Quand les membres de la famille quittent la région roannaise et gagnent Alleyras c’est pour se retrousser les manches, se mettre au travail. Les voici alors tour à tour peintres, terrassiers, paysagistes…

Baudouin Payen de la Garanderie et son épouse Jacqueline ont à cœur de vouloir redonner à leur « petit Versailles du Gévaudan » son lustre d’antan, d’en faire profiter la commune et les visiteurs qui s’aventurent sur cet éperon rocheux offrant une vue à 180° sur les gorges de l’Allier et le barrage de Poutès.

Restauration des plafonds et peintures

La tâche pour remettre en état le château est immense, à commencer par toute une partie de la toiture encore en ardoise, alors qu’une autre partie est en tuiles.L’édifice est resté « dans son jus », concède le châtelain. N’est-ce pas aussi la raison pour laquelle, il intéresse les chercheurs ? Ce château possède en particulier de nombreuses fresques qui ont été découvertes au fil des travaux entrepris par les propriétaires. Des sondages puis les premières restaurations ont eu lieu. Une restauratrice a fait le voyage depuis Rome pour sonder et restaurer. Elle doit revenir. Cette restauration représente naturellement un coût exorbitant. Emboîtant le pas à la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles), la région Auvergne Rhône-Alpes a décidé d’apporter sa contribution.

La conseillère régionale, Laëtitia Hugon-Hilaire, accompagnée du maire d’Alleyras, Franck Petit est venue en fin de semaine dernière confirmer le soutien de la collectivité aux propriétaires dans le cadre du plan de préservation et mise en valeur du patrimoine régional. Une aide de 12.000 euros pour la restauration de plafonds et peintures du XVIIe siècle a été votée en décembre dernier. Le conseil régional a également participé à hauteur de 2.000 euros au projet de sondages en recherches de peintures murales.

Ce plan de préservation s’adresse aux petites communes, associations et particuliers sous réserve d’une ouverture au public au minimum de 25 jours par an. C’est le cas pour le château de la Beaume qui fait partie du « Passeport des demeures historiques » (une vingtaine d’édifices en Haute-Loire).Le château vient de bénéficier du Plan de préservation et de mise en valeur régional. 

Baudoin troque à l’occasion la tenue du gentleman farmer, son chandail et ses bottes de ferme contre le costume cravate, accueillant ses hôtes comme il se doit. La visite (participation libre) commence par les dépendances du château, l’ancienne exploitation agricole, les bergeries, avant de franchir le seuil sous les armes de la famille De La Garanderie et découvrir le rez-de-chaussée : la vieille cuisine, avec sa cheminée monumentale (où deux sangliers ont été cuits l’été dernier), ses neuf « potagers » (laissant supposer que le château abrita beaucoup de monde), la petite chapelle édifiée en 1706 par Mlle de Ginestous comtesse de Vabre, le chartrier ou salle d’archives et surtout les fresques, le véritable « trésor » que recèle la demeure.

Le visiteur qui sait se montrer un peu insistant, aura droit peut-être de monter à l’étage et découvrir le beau salon déjà restauré avec sa tapisserie nettoyée, de type Charles X et ses gravures du vicomte de Becdelièvre, l’oncle de Baudouin Payen de la Garanderie.Les armes de la famille Payen de la Garanderie surmontent la porte d’entrée cloutée. 

« La propriété est dans la famille depuis sept siècles. Quand je l’ai récupérée en 2002, elle était en mauvais état. Avant moi, mon père, Olivier, qui possèdait une autre propriété en Anjou y venait rarement », explique Baudouin Payen de la Garanderie.

Bien des mystères demeurent

Le château défensif avec ses « corbeaux » de granit destinés à le soutenir un chemin de ronde est construit sur une grotte. Il a été édifié sur des bases du XI ou XIIe siècle et a servi de péage.

Propriété des d’Apchier jusqu’en 1796, il a été incendié à deux reprises, en 1575 puis pendant la Révolution. Son aspect extérieur a été modifié, mais non l’intérieur. Aux plafonds, sur les poutres, sur les murs, les peintures sont partout et sont loin sans doute d’avoir révélé tous leurs secrets. Beaucoup ont simplement été découvertes mais pas fixées. Baudouin Payen de la Garanderie a établi l’influence italienne de certaines peintures. Un architecte a attiré son attention sur la présence de tulipes peintes qui pouvaient être l’œuvre d’un artiste venu de Versailles. Le châtelain n’est pas avare de détails. Les visiteurs ne peuvent qu’être sous le charme.

Philippe Suc

Visites. Le château de la Beaume se visite sur demande, de Pâques à mi-novembre. Contacts : 06.33.09.07.05 ou 06.07.78.34.64. Participation libre.

Des évènements culturels à venir

L’Association des amis du théâtre d’Alleyras propose des évènements qui auront lieu dans les dépendances du château. 

Ce jeudi 8 mai tout d’abord, des musiques festives de l’est et d’ailleurs avec la formation le Klez de 12. À 11 heures, promenade musicale à Alleyras, place de l’église et jusqu’au petit théâtre. 12 heures déambulation à Pont-d’Alleyras. 16 heures (entrée libre et chapeau) au château de la Beaume. 

Cet été, l’Orchestre sous influences sera en tournée en Haute-Loire (20 heures) : les 12 juillet théâtre de Verdure Langeac, 13 château de la Beaume, 14 Maison forte de Chacornac.