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Май
2024

Les grands projets de Philippe Bouchara pour l'hippodrome de Vichy

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C’est parti pour une nouvelle saison, ce lundi 6 mai, à l’hippodrome de Vichy. Et tous les voyants sont au vert. 2023 a vu une hausse de l’affluence, comme des prises de paris. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers hippiques. Pour les prochaines années, pour Philippe Bouchara, président de la Société des courses, nourris encore des projets ambitieux. Avec un leitmotiv : faire toujours mieux. Interview.

Vous avez dépassé les 50.000 visiteurs en 2023. Vous avez trouvé la bonne recette ?

"Il faut un peu de temps pour arriver à mettre tout ça en place, mais aujourd’hui quand on arrive à rassembler les familles, à faire quelque chose qui leur donne l’envie de revenir, ça fonctionne. On le voit cette année, on a ouvert les réservations, un peu plus tôt que d’habitude, et il y a une attente. Le public commence à comprendre tout ce qu’on propose sur le site. On ouvre beaucoup les portes de la modernité."

Vous donnez-vous une jauge maximale pour l’hippodrome ?

"Non, chaque année, il faut essayer d’avoir encore plus de monde, aller encore un peu plus chercher le public, et rayonner un peu plus. On a encore une petite marge, parce que si je regarde sur le grand prix ou le 15 août où on est entre 7.000 et les 8.000 personnes, on en peut arriver à 10-12.000 chez nous. Mais globalement, l’hippodrome, il est top à 8.000. Il est top. Il y a une vibration populaire, et le monde attire le monde.

La vraie marge, elle est à côté. Quelque part, un hippodrome, c’est une salle de spectacle, et si j’arrive à mettre en place que je veux faire, c'est-à-dire, petit à petit, de développer sur les jours hors course, cela permettra d’avoir encore plus de public. Mais ça ne va pas se faire en deux jours."

Et quel est ce projet ?

"J’ai un peu mon idée en tête déjà, et je ne peux pas tout dévoiler, parce qu’il faut quand même que j’en parle à mes partenaires, locaux mais aussi extérieurs, qui pourraient être intéressés.

"En fait, à Vichy, on n’a plus de cross, de saut d’obstacles. Du coup, je récupère tout le centre de l’hippodrome, et il y a quelque chose à trouver pour ouvrir le site à l’année. En fait, ma scène, elle est là."

Ça passera beaucoup par des spectacles, mais c’est très ouvert. On est en train de travailler sur le plan au centre de l’hippodrome pour voir ce qu’on peut faire. Il faut y aller petit à petit, sans se tromper. C’est un projet à 10 ans."

Les questions de l’eau et de l’énergie sont très prégnantes aujourd’hui. Est-ce aussi un axe de réflexion ?

"Bien sûr. L’eau, c’est un problème aussi pour les terrains de foot, les golfs, et puis pour tout un chacun. On travaille beaucoup là-dessus, même si cette année, on ne peut pas dire qu’on a manqué d’eau. Ces problématiques sont au cœur de toutes les préoccupations de gens qui, comme nous, utilisent de grandes surfaces. On travaille effectivement sur l’idée de récupérer nos eaux usées, les eaux de pluie, pour permettre de continuer à arroser. Aujourd’hui Lyon, par exemple, à trouver les solutions pour récupérer leurs eaux usées. Mais ç'a un coût important aussi. C’est là où, quelque part, mon projet peut être un peu ralenti avec des priorités que nous devons mettre sur ce secteur. Il faut prioriser."

La nouvelle saison débute aujourd’hui, la formule reste la même ?

"Oui, on reste à périmètre constant, par rapport aux années précédentes, ce qui n’est déjà pas mal parce que 39 réunions, c’est beaucoup, c’est l’un des hippodromes qui courent le plus sur le territoire. Après, il faut essayer, et ça, c’est le travail de mes équipes, de travailler sur les “grandes soirées”, sur lesquelles on essaie de faire venir le plus de monde possible, en amenant chaque fois une petite touche, en analysant ce qui a marché et ce qui a moins marché."

Connaissez-vous le profil du public de l’hippodrome ?

On rayonne à 100 km autour de Vichy. On touche de plus en plus Clermont, jusqu’aux portes de Lyon, Saint-Galmier…

Notre plus gros ennemi reste la pluie, et la différence climatique qu’on peut avoir quelque part à 30 km du lieu.

C’est-à-dire que si jamais vous êtes à 30 km de Vichy et qu’il pleut, alors qu’il peut faire beau à Vichy, les gens vont se dire que ce n’est pas la peine de venir. Notre plus gros ennemi, c’est le climat."

Pour parler argent, comment se porte le jeu sur le site ?

Ce n’est pas anecdotique, et ça fait partie du spectacle aussi. Il ne faut pas oublier qu’un hippodrome, c’est à la fois un lieu sur lequel on va voir le spectacle, mais c’est aussi un “casino”, quelque part. Et au lieu d’avoir des roulettes, des bandits manchots, il y a des courses.

Comme je dis toujours, ce n’est pas un défaut de jouer.

Il y a 25 millions de Français qui jouent au grattage. Le jeu, ça fait partie finalement de l’ADN de notre activité. Jouer aux courses, c’est rentrer dans la course. Je pense d’ailleurs que si on proposait des courses sans jeu, on n’aurait pas autant de monde. On leur propose un peu d’adrénaline. Il faut simplement jouer avec ses moyens, et ne pas aller au-delà. 

Quelle somme cela représente-t-il ?

"Les paris qui sont pris sur l’hippodrome, ce qu’on appelle le PMH, c'est-à-dire le pari mutuel hippodrome, ça représente 1,35 million d’euros de prise de jeux. Après, sur le plan national, ça représente un peu plus de 200 millions d’euros pris dans toute la France sur l’hippodrome de Vichy. C’est une somme importante, mais pour l’intérêt général des courses françaises. Les 200 millions ne vont pas dans nos caisses, mais dans celles du PMU, et sont redistribués. Déjà, il y a 75 % qui retournent vers les parieurs. Et 10 % vers l’État. Il ne faut pas l’oublier, le PMU est un prescripteur pour l’État.

C’est très gentil de nous dire “les jeux ce n’est pas très bien”, mais entre la Française des Jeux, le PMU les casinos, etc, l’État reçoit quand même beaucoup d’argent de ces différents prescripteurs. Jouer, c’est aussi participer à l’équilibre national.

Et c’est ce qui permet aux courses de s’autofinancer d’année en année. Ça nous permet de vivre et de continuer à faire vivre les courses sur le territoire français. C’est 22.000 emplois directs et indirects sur le territoire français, quand même."

Propos recueillis par Matthieu Perrinaud

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