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Май
2024

Draugr ou Deadpool, rencontre avec des passionnés de cosplay avant le Broc' Land Geek de Tulle, le 8 mai

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Ne lui parlez pas de déguisement ! « Ça, on l’achète pour une soirée déguisée. Le cosplay, c’est un mélange entre costume et roleplay. Le costume, qu’on confectionne soi-même ou sinon, qui se rapproche au plus près du personnage qu’on souhaite incarner. Et puis, le rôle du personnage qu’on reprend ou qu’on crée ; il y a un côté un peu théâtral dans le cosplay. »

À 26 ans, Thibaut l’Ussellois est donc un cosplayeur, un vrai, un passionné. « Le cosplay, c’est souvent une grosse passion », glisse-t-il dans un sourire. Pour sa première convention, en 2023, il était Ghostface, du film d’horreur Scream. « Avoir le costume, jouer le rôle du personnage, j’ai trouvé ça super cool. Les gens viennent nous voir pour discuter ou prendre des photos ; on fait plein de nouvelles rencontres. C’est beaucoup beaucoup de bienveillance. »

Une bonne dose d'humour

Depuis, il fréquente deux conventions par mois, en Auvergne-Rhône-Alpes et Limousin essentiellement, et incarne le plus souvent Deadpool, l’anti-héros de Marvel. « C’est un mercenaire qui se fait justice lui-même, mais il a un côté décalé et humoristique incroyable, et beaucoup d’autodérision aussi. L’incarner, c’est vraiment drôle. »

Ça enlève beaucoup de barrières, chacun peut être ce qu’il veut.

Il travaille également au costume de Cornelius, le prince des fées de Poucelina. Vêtements, épée, tout sera fait à la main. « Je me lance en couture ! Du patronage aux finitions, il faut beaucoup de patience et de méthodologie. J’en suis à 40 heures de travail et j’ai juste commencé l’épée. »Passionnée par les Vikings et les jeux de rôle, Sarah a créé de toutes pièces un cosutme de draugr.

À 23 ans, Sarah, d’Égletons, est passionnée par les mythologies celtiques et les Vikings. Férue aussi de tout ce qui se bricole et se recycle. Pour créer son costume de Draugr, un guerrier de l’armée des morts, elle a récupéré 3.000 capsules de Coca pour tisser sa cotte de mailles, découpé un tapis pour confectionner sa cape, transformé des écorces en cuirasse et une ceinture en cuir en fourreau, façonné un casque en papier mâché… « L’original cosplay, quand on ne reproduit pas un personnage existant, c’est ma vision, adaptée aux moyens du bord », sourit la jeune femme.

Ça m’aide à sortir de ma zone de confort.

Sarah pratique assidûment les jeux de rôle, Thibaut était accro aux jeux vidéo. Tous deux trouvent dans le cosplay une autre manière d’être au monde. « J’ai rencontré de nouveaux amis, ça m’a permis de mettre de côté les jeux vidéo, de sortir, apprécie Thibaut. Je suis très réservé et je déteste le regard des gens sur moi. Mais quand je suis en Deadpool, je vais vers les gens, je m’amuse vraiment. Les regards, je ne les crains plus. »

Un autre rapport aux autres

« Ça m’aide à sortir de ma zone de confort », avance Sarah. Autiste, elle craint les contacts et les photos. « Sous mon armure, le contact n’est pas plus facile, mais différent. Je passe au-dessus de l’autisme, c’est la preuve qu’on peut faire des choses et se faire plaisir. Et dans la vie quotidienne, ça m’aide. Aujourd’hui, je dis “bonjour” aux caissières ! »

« J’ai compris que je vis pour moi et pas pour le regard des autres. Ça enlève beaucoup de barrières, chacun peut être ce qu’il veut, analyse Thibaut, qui se rêverait en genderbend (d'un sexe différent du personnage original, NDLR) Poison Ivy. Quand des enfants viennent vers moi avec des étoiles dans les yeux, il m’arrive de verser une larme derrière le masque. On en ressort beaucoup plus confiant, parce qu’on sait que ça plaît et que ça rend les gens heureux. Ça me plairait de rejoindre une association pour aller auprès des enfants malades. »

Photographe dans la vraie vie, Thibaut posera pour un temps ses costumes de cosplayeur après l'été pour se concentrer sur un autre projet : « Faire des édits avec des effets spéciaux ». Il baignera toujours dans l'univers cosplay, mais de l'autre côté de l'appareil photo.

Cosplay placard

A 29 ans, Quentin l'avoue d'emblée : « je suis un cosplayeur du dimanche. J'ai fait trois conventions dans ma vie. » Quatre avec le Broc' Land Geek de mercredi 8 mai, à Tulle. « j'y vais avec quelques amis, autant jouer le jeu à fond, sourit-il. C'est l'occasion de sortir et de s'amuser. »

Pas de costume fabriqué de ses mains pendant des heures, lui pratique le « cosplay placard, avec des fringues normales », précise-t-il. En l'occurrence un costume de mariage recyclé qui le transforme en Matt Murdock, l'identité secrète de Daredevil. « C'est un super-héros aveugle, avocat le jour et justicier la nuit. Il y a une dualité en lui, un dilemne très profond, il est à la fois très droit et très violent. Mon cosplay n'en est pas vraiment un, reconnaît-il, après, c'est une manière d'habiter le personnage.»  

Depuis l'enfance, Quentin est fan des figurines Marvel. « C'est une passion qui ne m'a jamais vraiment quitté. Gamin, j'étais plus dessins animés, Spider ou Superman ; aujourd'hui, je m'intéresse à la série Daredevil, les comics et les super-héros plus qu'aux mangas. Il y en a de tous types, c'est très intergénérationnel », apprécie-t-il. 

Broc’ Land Geek, mercredi 8 mai de 9 heures à 17 heures, salle de l’Auzelou. Billetterie sur Weezevent. Tarifs : 3 €, gratuit pour les -10 ans. 

Blandine Hutin-Mercier