Des rassemblements contre la transphobie dans une cinquantaine de villes en France
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche 5 mai en France dénoncer "l'offensive transphobe" en cours selon elles contre les droits des personnes trans.
À Paris, où les manifestants étaient rassemblés place de la République en début d'après-midi, les participants criaient "IVG, transition, c'est mon corps et c'est ma décision", avec des pancartes réclamant "des moyens dans la santé pour les transitions".
"Climat atroce"D'autres rassemblements ont eu lieu au cours du week-end dans 49 villes de France, notamment à Lyon, Marseille ou Montpellier mais aussi en Belgique à Bruxelles et Liège, selon les organisateurs. L'appel à la mobilisation a été initialement lancé par plus de 800 collectifs et personnalités, dont Annie Ernaux, Vanessa Springora, Act Up-Paris, le Planning familial, dans une tribune publiée mardi 30 avril. La France insoumise et le Parti socialiste avaient également appelé à manifester.
À ce jour, "1.900 signatures" ont rejoint cet appel pour "répondre en urgence au climat atroce" qui pèse sur les personnes trans en France et dans d'autres pays, a indiqué au cours d'une conférence de presse organisée en amont du rassemblement parisien, Sasha Yaropolskaya, militante du collectif Du pain et des roses.
"Transmania"Dans leur collimateur et celui des manifestants, un rapport du Sénat sur la transidentification des mineurs rédigé par le groupe Les Républicains. Des associations voient dans ce texte, qui a débouché sur une proposition de loi examinée le 28 mai en séance publique, un retour des thérapies de conversion, ce que ses auteurs démentent.
Les associations dénoncent aussi la publication et la promotion du livre "Transmania" qui se présente comme une "enquête sur les dérives de l'identité transgenre" et une proposition de loi de la députée RN, Joëlle Mélin, visant à "protéger les mineurs contre certaines pratiques médicales et chirurgicales" en matière de transition de genre.
Interpellé par la mairie de Paris, l'opérateur JCDecaux a procédé au retrait des affiches qui faisaient la promotion du livre "Transmania" dans les rues de la capitale, les jugeant contraires à sa charte de déontologie et a présenté ses excuses. Une conférence en présence des deux autrices, qui se défendent de toute transphobie et dénoncent de la "censure", est prévue lundi soir à l'université Panthéon-Assas à l'initiative du syndicat La Cocarde étudiante.
Avec AFP