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Май
2024

Explosion à l'usine Volvic : "On est sur quelque chose de violent", déplore le directeur de la Société des eaux

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La Société des eaux de Volvic a pu relancer progressivementsa production, ce vendredi matin, après le sabotage perpétré dans la nuit de mardi à mercredi. Le point avec Emmanuel Gérardin, le directeur de l’entreprise.

Comment réagit le personnel de l’entreprise à l’heure de la reprise de l’activité ?

Sur un événement comme ça, on a toutes les réactions possibles. Le point commun entre tout le monde, c’est quand même l’inquiétude et le choc. On a des gens qui sont contents que ça reparte aujourd’hui et que ça ne dure pas plus longtemps. Dans le lot, sans que ça se soit forcément manifesté, il y a des salariés qui restent inquiets. On a ouvert une cellule psychologique pour ceux qui le sont et qui n’osent pas en parler.

Retrouvez ici tous nos articles sur l'attaque dont la Société des eaux de Volvic a été la cible

Comment analysez-vous l’évolution de la contestation envers Volvic et les autres minéraliers ?

Je perçois deux niveaux. Il y a un niveau qui est de l’ordre du débat. Il y a des désaccords sur les sujets, sur le bien-fondé de cette activité, etc. Le débat, on y a toujours été ouvert. Par exemple, on a reçu récemment des associations de riverains, qui ne sont pas forcément d’accord, pour échanger avec nous. Nous n’avions pas particulièrement l’ambition de les convaincre, mais au moins l’envie de montrer nos actions en transparence. L’eau est un vrai sujet. On se sent évidemment concerné parce que c’est notre activité. Là (l’attaque sur leurs installations, NDLR), c’est différent. On est sur quelque chose de violent, qui est inacceptable. Ce n’est pas de la contestation, c’est de l’écoterrorisme.

"On se rapproche d’un phénomène de société qui ne touche pas que les minéraliers. Il y a plein d’actes comme ça… Dans les grands musées, des œuvres d’art sont dégradées en public… Les manifestations radicales, ça existe, c’est en train de se généraliser."

Est-ce une menace que vous sentiez venir ?

On était clairement conscient qu’un tel problème pouvait survenir, ici ou ailleurs.

Que pouvez-vous faire pour vous en protéger ?

À court terme, ce qu’on a fait, c’est renforcer le système de sécurité 24 heures sur 24 sur les lieux concernés et puis ailleurs, surtout par de la présence humaine. On a système de sûreté extrêmement exigeant et qui a fonctionné. Est-ce que ça peut empêcher quelqu’un de très motivé d’arriver coûte que coûte à certaines fins ? Ce n’est pas évident. Mais en tout cas, on a été prévenu au moment où c’est arrivé. Là, ce qui a été touché, ce sont des éléments techniques. La ressource en eau n’a pas été touchée. Et ce n’est pas pour rien : elle est davantage protégée que ces éléments techniques.

 

Vous n’avez pas pu produire pendant plus d’une journée. Quelles vont être les conséquences de cet arrêt forcé ?

Ce qui est perdu à cette période de l’année ne pourra pas être rattrapé. Notre activité est planifiée en fonction de nos autorisations d’eau. Le plan du personnel est globalement fait. Et on ne sait pas faire davantage.

Va-t-il y avoir des ruptures d’approvisionnement ?

Il peut y avoir ponctuellement des manques d’approvisionnement sur certains produits, sur certains marchés, en France, en Allemagne ou en Angleterre. Je n’ai pas la photo complète sur quel produit et quel pays, mais c’est possible.

Propos recueillis par Jean-Baptiste Ledys