Culture : l'opposition régionale craint une "saison 3" des coupes budgétaires en Auvergne-Rhône-Alpes
Musée à ciel ouvert, le musée Tony-Garnier permet de déambuler au sein du quartier que l'urbaniste avant-gardiste a créé à l'est de Lyon il y a 90 ans. Ce petit musée, qui accueille 10.000 visiteurs par an et des dizaines de groupes, "de la maternelle aux écoles d'ingénieurs", va-t-il devoir se séparer de l'un de ses trois salariés ? Renoncer à l'exposition temporaire de 2025 sur laquelle il travaille déjà ? Ce sont deux des menaces qui pèsent depuis que le Conseil régional a annoncé une baisse de 35.000 euros de sa subvention annuelle. La nouvelle est arrivée par courrier au musée et fait craindre une nouvelle série de baisses aux acteurs culturels, après celles, traumatisantes, de 2022 et 2023.
Les quatre groupes de gauche du Conseil régional (PS, PCF-LFI, Ecologistes et PRG) ont tenu une conférence de presse ce jeudi 2 mai dans les locaux du musée pour tenter d'éviter une "saison 3" des coupes budgétaires dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, selon la formule du président du groupe PCF-LFI, Boris Bouchet.
"En 2022, on a eu des coupes tous azimuts, sous prétexte de rééquilibrage entre métropoles et communes rurales. En 2023, les coupes ont été plus ciblées, mais sont tombées drues, par exemple pour le festival du court métrage de Clermont qui a perdu 120.000 euros. Et cette année, le couperet semble à nouveau effectif, puisque outre le musée Tony-Garnier, le théatre de Saillant dans la Drôme pourrait lui aussi perdre 6.000 euros."
Najat Vallaud-Belkacem (PS), Cécile Michelk (Ecologistes) et Boris Bouchet (PCF-LFI) jeudi 2 mai au musée Tony Garnier de Lyon.
La gauche espère avec cette alerte amener l'exécutif à faire machine arrière, comme cela a été le cas l'an passé, pour les Nuits sonores de Lyon. Car c'est au cours des commissions permanentes du 17 mai et du 28 juin prochains que les subventions aux festivals et associations culturelles devraient être dévoilées. Ce vendredi 3 mai se tient une réunion de la commission culture au cours de laquelle les élus d'opposition espèrent défendre leurs arguments.
Nous sommes dans une démarche collective pour dire à l'exécutif : ne faites pas ça.
La gauche s'inquiète aussi d'un effet double lame avec une baisse à venir des subventions du ministère de la Culture, l'heure étant à la rigueur budgétaire.
Laurent Bernard