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Май
2024

Paris 2024 : ces syndicats qui agitent la menace d’une grève avant les JO

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Paris 2024 : ces syndicats qui agitent la menace d’une grève avant les JO

Les préavis de grève s’accumulent à mesure que les Jeux olympiques de Paris approchent. Après les agents de fonction publique, ce sont les cheminots qui sont appelés à battre le pavé le 21 mai prochain, à l'appel de la plupart des sections locales de Sud-Rail et de la CGT, rejoints par endroit par les sections locales de l'Unsa-Ferroviaire. L’objectif ? Accroître la pression sur la direction de la SNCF, à l’aune des négociations sur le montant des primes versées aux salariés pendant la période des JO.

Fin avril, les conducteurs de la RATP ont fini par obtenir gain de cause, avec la validation d’un accord prévoyant des primes allant jusqu’à 1 600 euros pour les salariés absents moins de quatre jours pendant la durée des jeux.

Dans un communiqué baptisé "Mépris 2024", Sud Rail juge la gratification décidée par la direction de la SNCF trop faible : 50 euros brut par jour de présence cet été. "Des miettes", étrille l’organisation syndicale qui réclame un doublement de la prime en net, repos compris. "On a décidé de secouer le cocotier en posant une date dans le paysage" a déclaré à l'AFP Fabien Villedieu de Sud-Rail, confirmant une information révélée mercredi par RMC. "Ce qui est mis sur le table ne nous va pas", a souligné Fabien Villedieu. "Ca nous irait bien une prime fixe, a minima de 1 000 euros", a-t-il indiqué, comme c'est le cas par exemple à la RATP. Une nouvelle journée de négociation doit avoir lieu le 22 mai, au lendemain de cette journée de grève.

Du côté de la CFDT-Cheminots, "on n'a pas donné de mot d'ordre pour y aller", a déclaré son secrétaire général Thomas Cavel. "On a des négociations à mener, les mouvements de grève ça vient quand les négociations n'aboutissent pas", a-t-il affirmé.

La SNCF de son côté refuse de commenter le contenu des négociations en cours et rappelle que le PDG Jean-Pierre Farandou a prévu d'aboutir à un accord sur le sujet fin mai ou début juin.

Augmentations de salaires, revalorisation du point d’indice…

Les éboueurs de Paris veulent, eux, déjà aller plus loin. Les différents syndicats menacent de faire grève pendant la période des Jeux olympiques et paralympiques. Un préavis de grève, allant du 14 au 16 mai, du 22 au 24 mai et du 1er juillet au 8 septembre a été déposé par la CGT hier. L’organisation syndicale demande l’obtention d’une prime de 1900 euros, adossée à une augmentation de 400 euros de la rémunération mensuelle pour l’ensemble du personnel.

Et les réclamations ne s’arrêtent pas là. Les agents, chargés de nettoyer les rues de la capitale, exigent de leur côté une augmentation salariale de 300 euros ainsi qu’une revalorisation du point d’indice qui permet de calculer leurs rémunérations.

"On n’a pas vocation à gâcher ces JO. C’est un levier de pression, mais s’il y a pression, c’est parce que le politique ne subvient pas aux revendications des salariés", s’est défendu Christophe Farinet, secrétaire général de la CGT FTD NEEA au micro de RMC. "Si l’exécutif parisien entend et négocie avec la CGT, il n’y aura pas de souci", a-t-il ajouté. "La police municipale a une prime, on a le même employeur. Nous aussi, nous aurons une surcharge de travail avec les 15 millions de touristes annoncés. On va être vachement mobilisés et on veut être considérés par rapport à ça", a souligné Nabil Latreche, membre de la CGT-FTDNEEA, auprès de l'AFP. "On doit être présents 11 semaines sur 13" pendant la période olympique, "certains ont annulé leurs vacances, et on n'a aucun renfort" ni garantie d'obtenir une prime, a-t-il regretté. La CGT a déjà fait grève le 24 avril, mais n'a rien obtenu, selon le syndicaliste.

Contactée par l'AFP, la mairie de Paris a rappelé que l'adjointe chargée des ressources humaines Olivia Polski avait "annoncé en avril que tous les agents contribuant à la réussite des Jeux percevraient des gratifications allant de 600 à 1.900 euros en fonction de critères d'intensification de la charge de travail et de la mobilisation". Des conditions rejetées par la CGT, qui "a quitté la table des négociations dès la première réunion" de travail avec l'ensemble des organisations syndicales représentatives, a regretté la mairie. Le premier adjoint à la mairie de Paris Emmanuel Grégoire et Olivia Polski recevront la CGT la semaine prochaine, a-t-on ajouté de même source.

Vers une grève des agents publics pendant les JO ?

Le 10 avril dernier, la CGT avait annoncé avoir déposé des préavis de grève dans les trois branches de la fonction publique courant du 15 avril au 15 septembre et qui couvriront donc la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre). Parmi les réclamations : "des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux" ou encore "des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion".

À l’antenne de franceinfo, samedi 27 avril, le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini a confié ne pas croire en une grève durant la période des JO. Il y aura, de plus, "beaucoup d’agents publics qui seront parfois en amont des Jeux olympiques, mobilisés, par exemple, pour délivrer des visas, parce qu’il y a un surcroît d’activité dans nos services […]. La fonction publique sera extraordinairement mobilisée", s’engage le ministre. Ce, alors même que le premier syndicat de la fonction publique a assuré qu’il n’y aurait "pas de trêve olympique".