Le président colombien qualifie Netanyahou de «génocidaire» et rompt ses relations avec Israël
Après la Bolivie et le Belize, c'est au tour de la Colombie de rompre ses relations diplomatiques avec l'État d'Israël. Le président Gustavo Petro a qualifié le Premier ministre israélien de «génocidaire».
Devant une foule immense rassemblée à Bogota, le chef d'État colombien a prononcé un discours le 1er mai dans lequel il a annoncé que les relations avec l'État hébreu seraient «rompues». «On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier», a-t-il déclaré pour justifier sa décision. «Si la Palestine meurt, l'humanité meurt», a-t-il ajouté. Gustavo Petro n'a pas hésité à qualifier Benjamin Netanyahou de «génocidaire».
L'annonce du président colombien a provoqué l'ire du gouvernement israélien. Le chef de la diplomatie israélienne Israël Katz a déploré dans la foulée, dans un message publié sur X (ex-Twitter), que Bogota avait «promis de récompenser les meurtriers et les violeurs du Hamas», indiquant que Gustavo Petro se rangeait «du côté des monstres les plus méprisables connus de l'humanité qui ont brûlé des bébés, assassiné des enfants, violé des femmes et kidnappé des civils innocents». «Les relations entre Israël et la Colombie ont toujours été chaleureuses, et aucun président antisémite et haineux ne peut changer cela», a conclu le ministre israélien des Affaires étrangères.
Une décision saluée par le Hamas
De son côté, le Hamas a salué la décision colombienne. Dans un communiqué du mouvement islamiste palestinien, publié par la chaîne Al Jazeera, le parti a ainsi déclaré le 2 mai : «Nous apprécions hautement la position du président Petro, qui a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec l'entité sioniste occupante, à la lumière de la poursuite de la guerre d'extermination menée par l'armée d'occupation nazie contre notre territoire palestinien.» Le Hamas a appelé les autres pays d'Amérique du Sud à en faire de même.
Le Belize et la Bolivie avaient déjà rompu leurs relations diplomatiques avec l'État hébreu dès novembre dernier. La Colombie, tout comme le Brésil, avait soutenu la démarche sud-africaine devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye pour violation présumée de la Convention sur le génocide de 1948.
En février dernier, Bogota avait décidé de suspendre les achats d'armes israéliennes, en raison du «génocide» à Gaza, rapporte Associated Press.