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Май
2024

Liban : Israël menace le Hezbollah d'une intervention terrestre si la milice ne se retire pas de la frontière

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La deuxième tentative diplomatique de Stéphane Séjourné au Proche-Orient semble déjà compromise. Alors que le chef de la diplomatie française s'est déplacé au Liban et en Israël pour appeler à une désescalade entre les deux ennemis frontaliers, l'État hébreu envisage une intervention directe sur le sol libanais en cas de non-retrait du Hezbollah de la frontière.

«Nous n'accepterons pas le calme pour le calme», a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz à son homologue français le 30 avril, selon des propos rapportés par le Jérusalem Post. «Nous ne retournerons pas au 6 octobre», a insisté le chef de la diplomatie israélienne. «Si le Hezbollah ne se retire pas, nous nous approchons d'une guerre totale», a-t-il ajouté.

Israël «agira contre le Hezbollah dans tout le Liban et occupera une grande partie du sud du Liban pour créer un système de sécurité», avec une «zone tampon qui sera contrôlée par Tsahal et permettra aux habitants du nord de rentrer chez eux en toute sécurité», a-t-il encore prévenu. Israël Katz faisait ici référence aux 96 000 habitants du nord d'Israël qui ont dû fuir en raison des affrontements avec le Hezbollah depuis le 8 octobre. 

Le Hezbollah fait la sourde oreille au sujet de la proposition française

En menaçant ouvertement le Hezbollah, le ministre israélien des Affaires étrangères a repris la proposition française de voir la milice chiite se retirer de la frontière. 

En effet, en visite expresse au pays du Cèdre le 28 avril, Stéphane Séjourné avait annoncé à ses interlocuteurs, selon L'Orient-Le Jour, vouloir transmettre prochainement une feuille de route à la partie libanaise pour pacifier la frontière. «Les observations libanaises sont pleinement prises en compte», a assuré le ministre français. Toutefois, en raison des affrontements quotidiens entre le Hezbollah et l'armée israélienne, Stéphane Séjourné a manifesté son inquiétude. «Il y a quelques semaines, on parlait d’un risque. Mais aujourd’hui, l’escalade est bien présente et personne n'y a intérêt, y compris le Hezbollah», a-t-il insisté, précisant qu'il voulait éviter «le scénario du pire».

Toujours selon le quotidien libanais, la proposition française devrait reprendre la résolution onusienne 1701 de 2006 qui avait mis fin au conflit entre la milice chiite et l'État hébreu, à la différence qu'elle serait divisée en trois étapes : un arrêt des combats entre les deux ennemis, suivi du retour des habitants dans les zones frontalières en Israël et au Liban, et le déploiement de l'armée libanaise à la place du Hezbollah dans la zone limitrophe. 

Un jour après le déplacement du chef de la diplomatie française, le député du Hezbollah Hassan Fadlallah a estimé que «toute tentative étrangère» concernant le Liban visait uniquement à «soulager le gouvernement» du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, afin «qu'il concentre tous ses efforts sur Gaza», a rapporté ce 29 avril le média El Nasrha.

La milice chiite et l'armée israélienne s'affrontent presque quotidiennement depuis le 8 octobre. Si les combats restent limités à des escarmouches dans la zone frontalière, Tsahal a ciblé des positions à Baalbeck, à Saïda et à Nabatiyeh, en profondeur du territoire libanais.