Clermont-Ferrand : deux dossiers de violences et une alcoolisation massive pour dénominateur commun
Les deux dossiers de violences sur lesquels devait se pencher le tribunal correctionnel clermontois, ce mardi après-midi, avaient un point commun : l’alcool consommé sans la moindre modération…
Dans le premier, un prévenu âgé de 37 ans devait s’expliquer sur les raisons qui l’ont poussé, le 3 juillet dernier, peu avant minuit, à jeter une bouteille de vin sur un véhicule de police patrouillant dans la rue, à Clermont-Ferrand.
Présentant alors une alcoolémie de 2,38 g, il avait contesté les faits en garde à vue, malgré les déclarations circonstanciées d’un témoin direct de la scène. Après moult digressions et circonlocutions, et tout en rappelant au passage qu’il n’a "aucun problème avec les forces de l’ordre", il a maintenu sa position face au président Stéphane Descorsiers : "Je n’ai pas jeté la bouteille".
Un déchaînement de violence gratuiteCe prévenu n’en avait pourtant pas fini avec le tribunal, puisqu’il devait répondre d’un autre épisode de violences, commis cette fois avec son ami, un jeune homme de 19 ans, présent à ses côtés à la barre.
Le 24 septembre, vers midi, toujours à Clermont-Ferrand, les deux hommes s’en étaient pris, verbalement et sans aucun motif, à un cycliste se promenant en compagnie de sa femme et de leurs jeunes enfants.
Une fois encore, le trentenaire a explosé les compteurs de l’alcoolisation, avec un taux de 2,88 g et son complice est lui aussi en état d’ivresse, même si son taux n’est "que" de 0,84 g.
Bien décidé à ne pas se laisser invectiver, le cycliste – gendarme de profession – avait mis pied à terre et s’était avancé vers le duo pour avoir des explications. La situation avait alors rapidement dégénéré. Outre de nouvelles insultes, il avait également dû faire face à divers coups (qui lui vaudront trois jours d'ITT), avant de plaquer et de maintenir au sol le plus âgé des deux agresseurs. Le plus jeune, totalement incontrôlable, avait alors fait mine de lui écraser sur la tête un fauteuil trouvé dans la rue… Il avait finalement pu être maîtrisé par la femme du gendarme et une passante.
"Ce sont les effets de l'alcool"...Face au tribunal, les deux compères se confondent en excuses auprès de la victime, présente dans la salle, admettant "un comportement nul et inadmissible" de leur part, "provoqué par l’alcool".
"Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête", murmure le plus jeune, défendu par Me François-Xavier Dos Santos. "Je ne suis pas un méchant garçon", assure son ami, venu sans avocat.
Celui-ci a été condamné à dix mois de prison assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans. Son co-prévenu a écopé de quatre mois avec sursis probatoire pendant deux ans. Tous deux ont l’obligation de soigner leur addiction à l’alcool et devront verser solidairement 1.000 euros de dommages et intérêts, au titre du préjudice moral, à la victime.
Christian Lefèvre