ru24.pro
News in English
Июнь
2024

Surf – Johanne Defay : « emlyon m’aide à équilibrer les deux aspects de ma vie, études et sport »

0

La surfeuse française Johanne Defay fait partie des grandes favorites pour les Jeux Olympiques de Paris 2024. Mais en parallèle de ce grand projet, la jeune femme de 30 ans s’est lancée dans un autre défi de taille : les études. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL. Extrait du WOMEN SPORTS N°32.

COMMENT LE SURF EST-IL ENTRÉ DANS VOTRE VIE ? ET QUAND EST-CE QUE C’EST DEVENU « SÉRIEUX » ?

J’ai grandi sur l’île de La Réunion, donc j’ai toujours joué dans les vagues, avec ou sans planches ! Mon papa s’est mis au surf en arrivant là-bas, et j’ai suivi aux alentours de 7/8 ans. Le surf est un sport principalement pratiqué aux États-Unis, et pour en faire une carrière, il faut être privé. Il faut ensuite obtenir des sponsors privés, etc. J’ai commencé la compétition à l’âge de 10 ans et ai eu mon premier sponsor à 12 ans. Dès cet âge-là, j’ai commencé à voyager pour des compétitions. Bien que ce n’était pas encore un métier à part entière, j’ai continué à saisir toutes les opportunités tout en poursuivant mes études.

Ensuite, et jusqu’au bac, j’ai fait le double projet sport-études, tout en continuant de voyager. J’attendais d’avoir le Baccalauréat pour pouvoir me consacrer à part entière au surf. Donc dès 18 ans, ma pratique sportive est devenue mon activité à part entière.

COMMENT AVEZ-VOUS CONCILIÉ LE SPORT ET L’ÉCOLE JUSQU’AU BACCALAURÉAT ?

Ça a été un vrai calvaire (rires). Cela a été un défi en raison du caractère privé et international du surf. Les compétitions, même pour les juniors, se déroulent à l’échelle mondiale. J’ai dû voyager en Europe pour participer à des compétitions, ce qui signifiait manquer beaucoup d’école. Le collège a été gérable, mais au lycée, avec des compétitions internationales et des déplacements fréquents, je ratais quasiment la moitié de l’année, et cela est devenu compliqué. J’ai essayé le CNED, pour mon année de 1ère (en scientifique), mais cela n’a pas fonctionné. Il faut être très organisé pour faire l’école à la maison. Et ça ne me correspondait pas. Plus tard, au Pôle France à Bayonne en internat, bien que les cours aient été aménagés, les obligations académiques ont encore posé des difficultés. J’étais la seule à voyager à l’internationale, j’avais énormément de compétition à faire. Je me suis retrouvée un peu bloquée même au sein de ce Pôle France à cause des cours avec obligation d’être présente, les professeurs qui ne voulaient pas forcément me donner tous les cours, des options obligatoires alors que ce n’était pas forcément les matières que je préférais… Finalement et après avoir tant bien que mal essayé au lycée de concilier la vie sportive et étudiante, en accord avec mes parents, j’ai décidé de passer le bac en candidat libre à La Réunion. Je l’ai eu. On était bien contents d’avoir fini avec l’école pour pouvoir être à 100 % dans le surf !

QUAND AVEZ-VOUS COMMENCÉ VOS ÉTUDES À EMLYON BUSINESS SCHOOL ?

C’est assez récent. J’ai commencé il y a deux ans et demi. Après près de dix ans sans études en raison de mes engagements sportifs, j’ai trouvé le programme en ligne de l’emlyon via mon partenaire de la Française des Jeux. J’ai directe- ment accroché parce qu’il convenait parfaitement à mon emploi du temps de voyage, puisque c’est un programme 100 % en ligne, ce qui n’est pas encore très courant en France. C’est intéressant parce que ça fait 10 ans finalement que je suis dans le milieu du business avec mon travail de sportive de haut niveau où je dois gérer des contrats, des échanges, une image… Et pourtant, je n’ai pas le côté entreprise. Donc je suis contente de pouvoir élargir mes connaissances !

QUEL CURSUS SUIVEZ-VOUS ?

Le programme s’appelle Executive Master en Management Général. Il est spécialement conçu pour les personnes en reconversion avec 10 ans d’expérience. C’est l’équivalent d’un bac + 5, soit d’un Master.

EN QUOI EMLYON EST-IL UN ATOUT POUR VOUS DANS VOTRE PRÉPARATION POUR LES JEUX OLYMPIQUES ?

emlyon a été compréhensif et flexible, comprenant mes contraintes de voyage et ma concentration sur les Jeux olympiques. Cela m’a permis d’aborder les Jeux plus sereinement, sachant que mes études peuvent attendre alors que les Jeux, c’est une fois dans une vie… En fait, ce qui est bien avec emlyon, c’est qu’ils comprennent que la carrière sportive est prioritaire et centrale dans la vie d’un athlète de haut niveau. Je leur ai expliqué que ce n’était pas trop possible en ce moment. Je comptais être à fond jusqu’aux Jeux olympiques pour ensuite faire un break un peu plus long et rattraper plus de cours, ils ont compris. C’est une approche unique où l’on se sent soutenue. En clair, ça m’aide à équilibrer les deux aspects de ma vie, études et sport, et à performer mieux en sachant que je peux re- prendre mes cours quand cela sera le bon moment.