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World News
Май
2024

Pourquoi les scènes de sexe sont-elles en chute libre dans les productions US ?  

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Le sexe serait-il en train de déserter le grand écran ? C’est ce qu’avance la récente étude menée par Stephen Follows dans The Economist qui note une bascule dans la représentation du sexe dans les productions américaines. À partir de données statistiques, l’analyste révèle que le niveau de contenu sexuel au cinéma a chuté de près de 40 % depuis le début du siècle.

Le rapport indique que la moitié des longs métrages d’outre-Atlantique ne comprendrait plus la moindre référence sexuelle. Une régression qui s’observe également à la télévision, où, malgré la plus grande liberté de contenu fournie par Netflix et HBO, les scènes de sexe classique demeurent minoritaires selon l’enquêteur. Cependant, lorsque ces séquences sont abordées, elles se révèlent nettement plus explicites qu’auparavant, exhibant davantage la nudité masculine. Certaines pistes sont avancées pour expliquer cette régression.  

Hollywood au temps de la Gen Z

Hollywood semble se mettre au diapason des tendances contemporaines, qui battent en brèche les modèles traditionnels de l’amour romantique au profit de relations amicales. D’après la dernière étude du Center for Scholars and Storytellers de l’Université de Californie (UCLA), près de la moitié des cinéphiles de la génération Z veut voir moins de scènes de sexe à l’écran. Lassé·es par une représentation de la sexualité jugée trop superflue et inutile à l’intrigue, les spectateur·ices de la génération née entre 1997 et 2010 exhortent l’industrie cinématographique à se faire davantage le miroir de leur réalité, marquée par une baisse de fréquence des rapports sexuels. Ils souhaiteraient davantage voir des relations “asexuelles et aromantiques”.  

Le succès récent du film Slow de la réalisatrice lituanienne Marija Kavtaradze, lauréate prix de la mise en scène à Sundance l’an dernier, dans lequel elle aborde l’asexualité, vient confirmer l’émergence de ce nouveau mouvement culturel.  

La course au box-office

Outre les déclarations de certain·es spectateur·ices, critiques et journalistes américain·es qui attribuent l’orientation plus puritaine d’Hollywood à l’avènement du mouvement #MeToo ainsi qu’à la prédominance des films de super-héros centrés sur des personnages célibataires, cette tendance s’explique surtout par des raisons économiques. Considéré comme trop clivant par l’industrie cinématographique, qui ne cesse de se standardiser pour toucher le public le plus large, le sexe constitue un large frein dans la course frénétique au box-office.